Après la drogue et les psychotropes, c’est la fausse monnaie – La nouvelle guerre que nous mène le Maroc
Tout comme la stratégie du kif, la manoeuvre du faux-monnayage est inspirée de laboratoires du Makhzen. C’est un crime aux conséquences socio-économiques difficiles à appréhender, tant il touche directement au coeur de l’Etat.
Brahim TAKHEROUBT
D’une stratégie de la tension permanente, le voisin de l’ouest passe à une autre manoeuvre qu’il veut machiavélique et sournoise. La nouvelle guerre que nous mène le Maroc se veut destructrice jusqu’aux fondements même de l’économie nationale. Après avoir inondé le pays de drogue et de psychotropes, voilà qu’il s’adonne à un autre type de trafic encore plus dangereux: la fausse monnaie. Un réseau criminel composé de six individus a été démantelé, avant-hier, au niveau de la zone frontalière de Oued Bounaïm, commune de Bab El Assa, daïra de Maghnia (Tlemcen) par les services de la Gendarmerie nationale et les gardes-frontières, a annoncé, hier, le ministère de la Défense nationale (MDN).
Selon la même source, les individus arrêtés avaient en leur possession d’ «énormes sommes d’argent en monnaie nationale (billets de 1000 et 2000 dinars algériens) s’élevant à quatre milliards et 108,5 millions de centimes, dont une partie en faux billets estimée à trois milliards et 93 millions de centimes, qu’ils ont tenté d’introduire et faire circuler avec la complicité des réseaux criminels marocains. «Cette opération s’inscrit dans la dynamique des efforts visant à mettre en échec toute tentative de financement et de soutien aux mouvements subversifs», a souligné le communiqué du MDN, ajoutant que ces mêmes mouvements ont pour objectifs «de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays, et à semer la confusion et la discorde parmi les fils du même peuple, ainsi qu’à commettre des actes de sabotage et à épuiser les ressources de l’économie nationale, notamment en inondant le marché national de faux billets». Avec de pareilles sommes, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé commis par un trafiquant voulant arrondir ses fins de mois, mais d’une action concertée, étudiée et bien calculée. D’incubateurs de fake news après une série de cybernétiques, le Makhzen s’est transformé en laboratoire de théories économiques criminelles.
Il y a deux armes de choix pour détruire un pays: la drogue et la fausse monnaie. Le Maroc excelle en la matière. Les chiffres de saisies opérées par les services de sécurité aux frontières sont éloquents et traduisent à eux seuls l’ampleur de cette guerre en sourdine que nous mène le Maroc. Plus de 2000 quintaux de kif traité ont été introduits via les frontières avec le Maroc, ainsi que plus de 6 millions de comprimés psychotropes ont été saisis par des détachements de l’ANP qui ont arrêté également 3183 narcotrafiquants depuis ces quatre dernières années, selon des chiffres révélés par les services de sécurité. La première cible de cette drogue est évidemment la jeunesse. Comment espérer un bien-être social, un développement économique dans un pays où la jeunesse est transformée en zombies? Il s’agit d’une industrie destructrice pour l’Algérie mais qui fait gagner des millions de dollars pour les cartels de la drogue marocaine qui vient de légaliser officiellement le commerce et la consommation du haschich.
Tout comme la stratégie du kif, la manoeuvre du faux-monnayage est inspirée de laboratoires du Makhzen. C’est un très dangereux procédé, utilisé à travers l’histoire comme arme politique de destruction massive envers les Nations. Il s’agit de casser la confiance du citoyen envers son pays. C’est un crime aux conséquences socio-économiques difficiles à appréhender, tant il touche directement au coeur de l’Etat. C’est cette guerre que nous mène le Maroc.
L’Expression, 26 mai 2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, cannabis, kif, haschich, faux billets, faussaires, crime organisé, Maghnia,
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