Dans l’immense foule qui a envahi la ville de Ceuta, il y avait des jeunes endoctrinés qui pourraient poursuivre leur formation radicale dans les mosquées de Ceuta, a rapporté lundi El Español.
Citant de sources d’intelligence étrangère basées dans le territoire espagnol, le média espagnol indique que « leur entrée dans la ville autonome a eu l’assentiment de Rabat ». « Ils ne sont plus dans la rue, ni dans les refuges. Le CNI y recherche d’éventuels profils terroristes », précise-t-il.
« Selon ces sources, certaines des personnes qui ont sauté la frontière n’ont pas le profil de migrant. Ils sont originaires de la région de Castillejos-Tétouan-Tanger, connue comme le Triangle noir du djihadisme. Des centaines de jeunes gens sont venus de là-bas pour mener le djihad en Syrie et en Irak » ajoute-t-il.
Rappelant que de nombreux terroristes sont passés par les mosquées radicalies de Ceuta, El Español indique que les services de renseignement s’inquiètent de la présence à Ceuta de ces mosquées « qui pourraient être à l’origine de leur endoctrinement en vue de leur entrée dans la péninsule ».
Selon la même source, « le recrutement des jeunes dans le nord du Maroc n’est pas seulement alimenté par les idées salafistes, il y a aussi le facteur pauvreté, car cette région du pays a été oubliée pendant des décennies. Il y a des petits quartiers en dehors de Castillejos d’où une quinzaine de jeunes sont partis rejoindre le djihad en très peu de temps ».
« Ce triangle de recrutement, signale-t-il, ne sert pas seulement aux nationaux à rejoindre le djihadisme, mais il est aussi le point d’accueil des étrangers qui poursuivent le même objectif. Ce groupe comprend des Espagnols qui ont été arrêtés lors de leurs manœuvres d’approche de l’environnement djihadiste », selon le rapport « Fight against the Islamic State ». Le Maroc est un cas particulier du groupe de réflexion AICS ».
Le journal espagnol affirme que « la crainte qui existe aujourd’hui, tant en Espagne que dans l’UE, est que cette crise diplomatique avec le Maroc ait des répercussions sur le terrorisme sur le continent. La collaboration antiterroriste est précisément l’atout que le régime marocain a toujours joué pour exercer des pressions et signer des accords avec les pays européens. Rabat fait valoir sa position de porte de l’Afrique et de pont vers l’Europe ».
El Español révèle que « l’Allemagne s’est toutefois dissociée de cette politique après avoir découvert qu’un individu identifié par Rabat comme un djihadiste ne l’était pas. À la demande de la police secrète marocaine, Berlin a remis le terroriste présumé à Rabat. Le jeune homme a passé plusieurs années dans les prisons marocaines, mais à son retour en Allemagne, il a pu prouver son innocence. Début de la crise diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne ».
« Les services de renseignement allemands soupçonnent désormais que la stratégie du Maroc consiste à créer une relation de confiance en matière de lutte contre le terrorisme afin d’exiger en retour, par exemple, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », ajoute-t-il.
El Español, 24 mai 2021
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