Israël et l’effet boomerang

Par Salim METREF

Le projet diabolique de l’entité sioniste de vouloir en finir une fois pour toutes avec la question de Jérusalem Est et celle de la mosquée El Aqsa en expropriant d’authentiques propriétaires palestiniens de leurs habitations et en utilisant comme bouclier et chair à canon une foule de colons hystériques décidée à profaner encore une fois l’un des lieux les plus sacrés de l’Islam a provoqué l’effet contraire à celui escompté et induit une véritable onde de choc à travers le monde musulman. La légitime riposte palestinienne qui a été immédiate et d’une ampleur jamais imaginée ne sera en tous les cas par éclipsée par les dizaines de morts de civils et enfants palestiniens à Gaza ni par les destructions des immeubles et habitations de cette ville. Cette riposte a permis de révéler à la face du monde le véritable potentiel de défense dont est détentrice l’entité sioniste.

Beaucoup d’observateurs pensent aujourd’hui et sans oser encore le dire publiquement qu’Israël ne vaincra pas la résistance palestinienne combative, motivée par la justesse de son combat et adossée à tous ceux qui voudront laver l’affront des trahisons de 1967 et de 1973. Ils pensent aussi qu’Israël ne survivra pas à un nouveau conflit avec un monde musulman élargi cette fois-ci dans sa dimension géographique à tous les autres acteurs non arabes qui d’une manière ou d’une autre se sentent aujourd’hui et plus que jamais prêts à agir y compris militairement pour mettre fin à cette longue impunité dont a toujours bénéficiée l’entité sioniste dans l’accomplissement de ses crimes les plus odieux (assassinats de civils, expropriations, assassinats à l’étranger de responsables palestiniens, d’intellectuels et amis de la cause palestinienne, emprisonnements massifs, déportation,..). L’armée israélienne est dans une déconfiture qui ne dit pas encore son nom et la volte-face effectuée quant à son intervention terrestre ou pas dans la bande de Gaza ne signifie aux yeux de nombreux observateurs qu’une seule chose, le refus de Tsahal d’aller au corps à corps et la certitude d’être vaincue face à l’ardeur au combat de la résistance palestinienne.

De surcroît, la terrible défaite qui lui a été infligée par le Hizbollah libanais et qui a contraint l’armée israélienne à battre en retraite et a quitté le pays du cèdre est encore présente dans tous les esprits. Sur quels leviers pourra pouvoir encore compter Israël pour manipuler à nouveau l’opinion internationale et faire croire encore une fois que ses nombreux crimes de guerre ne sont que légitime défense et que l’agresseur est toujours le peuple palestinien ? Ils ne sont plus très nombreux. Excepté peut-être le soutien enragé du complexe politico-médiatique français, puisque l’islamophobie semble être en ce moment plutôt dans l’air du temps dans l’hexagone, la réalité est toute autre et est plutôt amère. La diaspora juive pour une partie d’entre elle en a assez des crimes et exactions commis par l’entité sioniste et fournit moins d’argent qu’avant. L’image d’un peuple pourtant victime d’une incontestable tentative de liquidation physique de masse est sérieusement écornée puisque depuis 1948 un autre peuple est soumis aux mêmes exactions.

Exproprié par la force de ses terres, blessé, assassiné, condamné à la prison et à l’errance et pour ceux qui sont restés chez eux soumis depuis des décennies à un criminel blocus y compris alimentaire. La question des droits légitimes du peuple palestinien interpelle aujourd’hui et plus que jamais la conscience humaine. Elle fait basculer une partie de l’opinion internationale qui se solidarise avec elle et réussit à faire cesser le grand mensonge de la désinformation. Ce nouvel embrasement pourrait s’inscrire dans la durée et s’étendre à plus vaste aire géographique. L’utilisation par Israël de son potentiel nucléaire militaire ne fera pas évoluer, selon de nombreux observateurs, les rapports de force qui ne seront plus ce qu’ils étaient auparavant. La supposée suprématie militaire d’Israël dans la région pourrait vite n’être qu’un souvenir du passé que le soutien entêté des Etats-Unis, eux-mêmes en pleine crise existentielle, ne pourra raviver. Et le barrage systématique à la restitution des droits légitimes du peuple palestinien ne fera qu’accélérer le désordre mondial dont il faudra bien assumer les conséquences.

Tout n’est cependant pas définitivement perdu. Cette nouvelle guerre pourrait durer encore très longtemps et pourrait ne pas être circonscrite à cette région. Elle pourrait aussi s’estomper si le droit international est enfin et une fois pour toutes imposé à l’entité sioniste qui devra malgré son arrogance s’assoir à une table et reconnaitre les droits légitimes du peuple palestinien et de ses millions de réfugiés. En attendant de déférer ses responsables politiques et militaires devant la cour pénale internationale.

S’agissant, enfin, des états arabes qui ont parié sur une normalisation avec Israël sur l’autel du sacrifice des droits légitimes du peuple palestinien, ils découvriront un jour qu’ils auront été les véritables dindons de la farce et pourront entendre cette phrase du criminel de guerre Ariel Sharon qu’il serait peut-être opportun de leur citer, s’il faut négocier un jour, je le ferai avec les durs, avec le Hamas et le Djihad Islamique, car seuls ces derniers ont une parole et honoreront leurs engagements ! A suivre.

Le Quotidien d’Algérie, 17 mai 2021

Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, bombardement, agression, violence, crimes de guerre,

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