Le Conseil des ministres réuni hier a entériné la décision de procéder, prochainement, à la réouverture des frontières aériennes et terrestres et maritimes pour permettre le retour en Algérie à des milliers de nos compatriotes bloqués depuis des mois voire une année pour certains, dans différents pays étrangers. Ces malheureuses personnes qui vivent un véritable calvaire vont sans doute pousser un ouf de soulagement de pouvoir rentrer enfin chez elles. Et comment ! Il y a des histoires personnelles à vous glacer le sang tellement elles sont insoutenables. Songez donc à ces Algériennes et Algériens qui n’ont même pas eu la chance de rendre un ultime hommage à leurs parents ou proches faute de pouvoir rentrer au pays…
Pas facile en effet de supporter un tel chagrin vécu par des centaines de personnes qui ont dû prendre leur terrible mal en patience et se résoudre à accepter, la mort dans l’âme, cette douloureuse épreuve de perdre un proche sans même assister à son enterrement. C’est assurément une double peine pour ces compatriotes forcés à se débrouiller seuls et trouver des moyens de subsistance pour de longs mois. Il faut vivre ces péripéties pour comprendre l’insoutenable attente de nos concitoyens bloqués dans des ailleurs pas du tout meilleurs en ces temps de montée en flèche des courbes du Covid-19.
L’Etat qui a fait un effort colossal au début de la pandémie en ouvrant quasiment un pont aérien vers des pays où réside une communauté algérienne a manqué à son devoir de « secourir » les contingents partis à l’étranger après la fameuse réouverture des frontières en juillet dernier dans le sillage de la décrue de la pandémie, au prétexte qu’il y avait menace sur la sécurité sanitaire du pays.
L’Etat a certes raison de se soucier de notre santé mais il a aussi le devoir de ramener chez eux les Algériens bloqués et sans ressources à l’étranger. Il y va de la citoyenneté mais aussi de la réputation du pays. Il lui suffira de leur exiger des tests PCR avant d’être embarqués. Faut-il souligner que des ouvriers chinois et indiens arrivent presque chaque semaine à bord d’autres compagnies aériennes à l’instar de Qatar Airways et d’Emirats pour les besoins des chantiers des travaux publics et du logement ? Pourquoi donc ce qui est valable pour les étrangers ne le serait pas pour les Algériens ?
L’apparition du variant indien du Covid-19 chez nous n’aurait d’ailleurs jamais eu lieu si ces travailleurs n’avaient pas été ramenés par groupes depuis leur pays infesté par le terrible virus. Souhaitons donc que le calvaire des algériens bloqués prenne fin le plus tôt possible.
Imane B.
L’Est Républicain, 17 mai 2021
Etiquettes : Algérie, ouverture des frontières, coronavirus, covid 19, pandémie,
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