Faouzia Mahmoudi
Il reste désormais moins d’un an avant la présidentielle française et les ambitions, plus ou moins bien cachées jusqu’à aujourd’hui, commencent à éclore. A droite, Xavier Bertrand, présenté jusqu’ici comme le candidat le plus sérieux et prometteur de ce bord politique, pourrait prochainement voir Valérie Pécresse venir chasser sur son domaine. Car si l’ex-ministre ne met pas clairement en avant ses ambitions pour l’Élysée, elle se présente néanmoins comme étant déterminée à empêcher une réédition du duel de 2017 en 2022.
En effet, la présidente ex-LR de l’Ile-de-France a promis de mettre «toute (son) énergie» pour empêcher un duel Macron-Le Pen en 2022, répétant qu’elle «quitterait la politique» si elle échouait aux régionales de juin. «Je veux sortir la France de cet étau Marine Le Pen-Emmanuel Macron dont personne ne veut. Je mettrai toute mon énergie pour que ce duel n’ait pas lieu», a-t-elle affirmé. «Cela passe par la reconstruction d’une grande force politique de la droite et du centre et j’apporterai toutes mes forces à cette ‘’dream team’’ de droite que nous devons faire émerger pour éviter un remake du second tour de la présidentielle de mai 2017», a-t-elle ajouté.
Évacuant pour le moment la question de son éventuelle candidature à la présidentielle, elle a souhaité que «la droite porte un certain nombre de sujets dans les prochains mois (…) : immigration, intégration, banlieue, mais aussi éducation, écologie et progrès». «Notre nation se déchire, elle se fissure. Nous avons perdu l’envie de vivre ensemble, d’avoir un destin collectif, un ciment commun, parce que nous avons perdu notre fierté française», a affirmé la présidente de la région.
Pour les banlieues, Pécresse a plaidé une «stratégie de peuplement» avec «un plan sur dix ans pour casser les ghettos», en fixant pour règle de n’avoir «pas plus de 30 % de logements sociaux dans un quartier». Sur l’immigration, elle a répété qu’il existe, selon elle, «un lien indéniable entre terrorisme, immigration incontrôlée et intégration ratée» et plaidé pour réviser la directive européenne «retour» sur les expulsions. Il faut aussi «instaurer une procédure d’asile à la frontière pour pouvoir renvoyer les clandestins dans leurs pays d’origine», a-t-elle affirmé.
Les politiques de droite veulent ainsi désormais parler sécurité, immigration et justice, les thèmes qui intéressent le plus les Français et qui seront décisifs dans la campagne présidentielle de 2022, alors même que beaucoup d’entre eux, Bertrand en tête, avaient justement quitté LR car ils estimaient que le parti courrait derrière le Rassemblement National de Marine Le Pen. Reste à voir si aujourd’hui les électeurs de droite seront prêts à voter pour ceux qui ont quitté le navire LR afin de naviguer seuls, ou s’ils préfèreront, selon leur sensibilité politique, voter les uns pour Macron et les autres pour Marine Le Pen, offrant alors à ces deux candidats une sérieuse chance de se retrouver une fois encore au second tour de la prochaine présidentielle.
Le Jour d’Algérie, 15 mai 2021
Etiquettes : France, élections présidentielles, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand, extrême droite, LAREM, RN, Marine Le Pen,
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