L’état de santé des journalistes emprisonnés au Maroc, Soulaiman Raissouni et Omar Radi inspire la plus grande inquiétude

A plus d’un mois du début de la grève de la faim lancée par Soulaiman Raissouni et Omar Radi, les 8 et 9 avril dernier, toutes leurs demandes de mise en liberté provisoire continuent à être rejetées et leur état de santé est alarmant.

Un réveil brutal de la maladie de Crohn a obligé Omar Radi, suite au bilan alarmant dressé par le médecin de la prison, à suspendre provisoirement sa grève de la faim, le 30 avril dernier. Il est très affaibli, a perdu 20 kilos et souffre depuis d’hémorragies intestinales qui ont justifié son transfert à l’hôpital, les conditions de la prison et les soins qui lui sont apportés là n’ayant pas permis une amélioration de son état de santé qui au contraire continue de se dégrader.

Mais hélas, le comportement des 5 policiers l’accompagnant, qui ont refusé de lui ôter les menottes et de quitter la salle d’examen, a conduit Omar Radi à refuser d’être ausculté dans ces conditions, incompatibles avec un exercice indépendant de la médecine, violant le secret médical et les droits du malade au respect de sa personne et de sa dignité. Le Collectif #FreeKoulchi Paris a saisi à ce sujet l’Ordre des médecins marocains afin qu’il saisisse à son tour les autorités compétentes pour que le code de déontologie médicale soit respecté (lettre jointe au présent communiqué).

En ce qui concerne Soulaiman Raissouni, il a lui perdu 22 kilos, souffre d’une carence en potassium et en calcium et d’une forte augmentation de la pression sanguine ainsi que d’un début de paralyse de l’une de ses jambes.

L’acharnement des pouvoirs publics sur ces deux prisonniers, encore confirmée par un message diffamatoire et au ton vengeur de Mohamed Saleh Tamek, le directeur de l’administration pénitentiaire au Maroc, s’exprimant « à titre personnel », frôle aujourd’hui la non assistance à personne en danger, voire la torture.

Leurs revendications ne sont pourtant pas démesurées. Ils demandent que soit mis fin à l’isolement total dans lequel ils sont confinés depuis leur arrestation, il y a maintenant presque un an et qu’ils soient mis en liberté provisoire en l’attente du dénouement de leurs procès. Et ce alors qu’ils ont déjà manifesté toute leur coopération dans l’ensemble des procédures judiciaires qui ont été prises à leur encontre et que la détention préventive devrait être l’exception dans ce genre de procédures.

Le Collectif #FreeKoulchi Paris

Assure Omar Radi et Soulaiman Raissouni de sa solidarité sans faille et de sa vigilance de tous les instants jusqu’à ce qu’ils puissent sortir la tête haute de la dure épreuve qu’ils sont en train de vivre.
Partage l’angoisse des familles des deux prisonniers et les assure de leur soutien indéfectible.
Exhorte l’Ordre des médecins du Maroc à tout mettre en œuvre pour que le droit à la santé des détenus, dont Omar Radi et Soulaiman Raissouni, soit respecté sous toutes ses acceptions.
Insiste sur la responsabilité de l’État marocain, qui doit être garant de la santé physique et morale des personnes qu’il place en détention.
Exige la libération immédiate de Soulaiman Raissouni et Omar Radi et de tous les prisonniers politiques condamnés et poursuivis par le régime marocain.
Paris, le 11 mai 2021

#FreeKoulchi Paris

COMITE POUR L’ABOLITION DES DETTES ILLÉGITIMES,12 mai 2021

Etiquettes : Maroc, Omar Radi, Souleyman Raïssouni, presse, journalistes, Taoufik Bouachrine,

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*