Face à la recrudescence des arrivées de migrants en provenance des côtes d’Afrique du Nord, le chef du gouvernement italien Mario Draghi a réclamé ce mercredi « une collaboration plus intense » de la part des autorités tunisiennes et libyennes.
« La priorité à court terme est de freiner la pression migratoire pendant l’été. Nous sommes décidés à obtenir des pays de départ (des migrants), et en particulier de la Libye et de la Tunisie, une collaboration plus intense et efficace dans le contrôle de leurs frontières terrestres et maritimes », a déclaré Mario Draghi devant les députés italiens.
Des arrivées plus nombreuses
Entre le 1er janvier et le 11 mai, Rome a vu débarquer sur les îles de Lampedusa et de Sicile près de 13.000 personnes parties des côtes nord-africaines, soit trois fois plus qu’en 2020 à la même période, et 10 fois plus qu’en 2019, selon les chiffres du gouvernement.
Personne ne doit être abandonné dans les eaux territoriales italiennes
Plus de 2000 migrants sont ainsi arrivés au cours du week-end dernier à Lampedusa, une petite île à mi-chemin entre la Sicile et les côtes nord-africaines.
« Personne ne doit être abandonné dans les eaux territoriales italiennes », a souligné également Mario Draghi, qui prône dans ce domaine une politique « équilibrée, efficace et humaine ».
Le chef du gouvernement italien est sous pression de la Ligue (extrême droite), un important partenaire de la coalition gouvernementale, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine son principal cheval de bataille.
Mario Draghi a également insisté sur la nécessité d’impliquer l’Union européenne dans le règlement de ce problème, notamment à travers la relance des accords de Malte de 2019, qui avaient permis de relocaliser sur une base volontaire des migrants dans une dizaine de pays, dont la France, l’Allemagne, le Portugal, la Roumanie ou la Finlande.
Relancer les accords de Malte
« Un vrai dialogue est en cours avec l’Allemagne et la France pour relancer cette forme de coopération (les accords de Malte) », a assuré Mario Draghi.
« Notre objectif est le lancement immédiat d’un mécanisme provisoire d’urgence pour la relocalisation des migrants secourus, basé sur les mêmes principes de partage et de solidarité que les accords de Malte », a-t-il dit.
Présent au même moment à Rome, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a estimé que « l’Italie ne peut pas être laissée seule ».
« Déjà dans le passé, l’Allemagne a participé à la relocalisation des réfugiés, nous le ferons encore dans le futur (…) mais nous nous attendons au même comportement de la part des autres partenaires » de l’UE, a-t-il dit.
RTBF, 12 mai 2021
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