Un jeune tunisien de 17 ans a été arrêté récemment en Tunisie, simplement pour avoir utilisé de la cryptomonnaie dans le cadre d’une activité en ligne. Cela prouve encore une fois, l’ignorance totale des autorités tunisiennes malgré les innombrables avantages que propose cette nouvelle forme de monnaie permettant de réaliser des transactions financières de manière sécurisée, traçable et à faibles coûts.
« Après ce regrettable incident, l’ensemble de la communauté tunisienne qui utilise la cryptomonnaie a dénoncé cet acte invraisemblable de la part d’un gouvernement qui se disait pourtant ouvert aux nouvelles technologies » a déploré Mustapha Boufares, Fondateur de DFI Blockchain et membre de la société civile dans une déclaration à la radio IFM.
« Cette arrestation a été réalisée non pas à cause d’une infraction commise, mais uniquement à cause de l’absence totale de loi concernant l’utilisation des cryptomonnaies en Tunisie. Comme c’est le cas d’ailleurs pour les drones qui sont systématiquement confisqués aux voyageurs par la douane, dès leur arrivée à l’aéroport. Ce jeune a été arrêté car la police l’accuse de blanchiment d’argent, après avoir été incapable de déterminer l’origine exacte des fonds » a expliqué Mustapha Boufares qui avoue que cette technologie n’est toutefois pas évidente à comprendre pour la plupart des Tunisiens.
Pour ce spécialiste de la technologie “blockchain”, le problème principal réside dans l’absence d’une loi spécifique en Tunisie. Dans ce contexte, il appelle le législateur à rédiger un projet de loi sur le Bitcoin et d’autres modes de paiement qui restent interdits par les autorités. Il déplore l’isolement monétaire de la Tunisie, qui empêche encore le tunisien de pouvoir payer en 2021, un abonnement Netflix en dollars ou eu euros !
Le ras le bol de la jeunesse tunisienne de toutes ces restrictions
Sur les réseaux sociaux, la communauté a d’ores et déjà exprimé son ras-le-bol à travers des messages comportant le hashtag #sayeb_digital, utilisé pur dénoncer cette arrestation absurde.
« Cette technologie, qui assure une haute traçabilité des transactions monétaires est un excellent moyen de combattre la corruption, alimentée par le cash. On s’attend, malheureusement, à ce que cette loi soit contrecarrée par la banque centrale et le lobby des grandes entreprises ! » a conclut Mustapha Boufares.
Pourtant, la Banque centrale tunisienne avait encouragé il y’a quelque temps cette initiative en se dotant de mécanismes spécifiques. Marouane Abassi, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie avait lui-même déclaré en 2020, lors de sa participation à la 3ème édition de la Crypto-Finance Conférence à St. Moritz (Suisse) : « A la BCT nous sommes convaincus que brider une technologie à ses débuts serait une erreur et qu’il faut la suivre de très près, bien la comprendre voire l’expérimenter et se préparer au mieux pour une surveillance efficace de ses ‘’uses cases’’ ».
Mais cela semble être qu’une énième promesse de la part d’un gouvernement totalement dépassé par l’évolution de l’économie numérique à l’échelle planétaire.
Rappelons que les crypto-monnaies font office d’actifs les plus sûrs du marché. En raison de leur nature décentralisée, ces monnaies virtuelles se positionnent comme une couverture résistante à l’inflation et aux perturbations.
Tunisie.fr, 10 mai 2021
Etiquettes : Tunisie, crytpomonnaie, blanchiment d’argent, bitcoin,
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