Des chancelleries occidentales appellent au respect de la date du double scrutin présidentiel et législatif, prévu le 24 décembre, pour parachever le processus de sortie de crise en Libye, en guerre depuis dix ans.
Le Conseil présidentiel en Libye, dirigé par Mohamed al-Manfi, a entamé des concertations pour la tenue d’un congrès national sur la réconciliation, ont indiqué des sources proches du conseil citées par des médias libyens. “Le président du Conseil présidentiel est en train de se concerter et de contacter les notables de toutes les régions libyennes afin de les convaincre de la nécessité de tenir ce congrès avant les élections générales prévues le 24 décembre de l’année en cours”, précise-t-on de mêmes sources.
Selon les sources, “les membres de la Commission de réconciliation nationale mise en place au mois d’avril dernier par le Conseil présidentiel se sont rendus récemment dans plusieurs villes libyennes à la rencontre des citoyens pour les convaincre de la nécessité de se mobiliser pour le succès de ce congrès”. Le chantier de la réconciliation nationale figure parmi les douze objectifs que se sont fixés les nouvelles autorités libyennes durant la période de transition devant prendre fin d’ici aux prochaines élections générales. Les Nations unies, qui soutiennent les autorités libyennes, se sont félicitées de la mise en place de la Commission de réconciliation nationale et se sont dit prêtes à l’accompagner dans ses missions.
“La Commission de réconciliation nationale sera chargée de jeter les bases d’un processus de réconciliation nationale pour promouvoir la tolérance, la justice et les droits de l’Homme”, avait indiqué la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) dans un communiqué. “Il s’agira notamment de restaurer le tissu social parmi les composantes de la société libyenne dans le cadre d’un processus de réconciliation inclusif dans le respect des droits humains, pour garantir une paix, une stabilité, une unité et une prospérité durables”, avait souligné la Manul, affirmant que “l’ONU est prête à soutenir les autorités libyennes dans ce sens”. En vue d’œuvrer pour la réinstauration de la réconciliation nationale, le Premier ministre du Gouvernement d’union nationale libyen, Abdelhamid Debeïbah, a pour sa part affirmé mardi qu’il tiendra prochainement une réunion du gouvernement dans la ville de Benghazi, à l’est de Tripoli, qui était pendant de longues années le théâtre de massacres et de confrontations entre les Libyens.
Par ailleurs, les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis à Tripoli ont appelé jeudi la Libye à respecter la date des élections législatives et présidentielle du 24 décembre, censées permettre au pays de sortir d’une décennie de conflit. Dans une déclaration commune, ces chancelleries exhortent le gouvernement de transition récemment installé ainsi que la Chambre des représentants “à faciliter les élections du 24 décembre et à approuver la Constitution et le cadre légal pour ces élections d’ici au 1er juillet”. “Outre les dispositions politiques et sécuritaires, les préparatifs techniques et logistiques sont essentiels”, rappellent les cinq ambassades, alors que le gouvernement libyen n’a toujours pas entamé les préparatifs pour l’organisation de ce scrutin, qui représente pourtant la raison même de sa désignation.
Liberté, 08 mai 2021
Etiquettes : Libye, congrès de réconciliation nationale,
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