L’Algérie, ancienne colonie de peuplement depuis 1830, est l’un des pays dont l’indépendance a été compliquée. Une importante communauté d’habitants d’origine européenne y est installée, les “pieds-noirs” -seule bénéficiant de la citoyenneté française, privilégiée par la loi, par rapport à la majorité musulmane. C’est dans ce contexte que le mouvement nationaliste algérien, qui réclamait préalablement l’égalité entre tous les habitants de l’Algérie, en vient à se radicaliser et à réclamar l’indépendance. Quels seront les événements à la suite?
Si certains remontent la guerre d’Algérie à la violente répression des manifestations nationalistes de Sétif et de Guelma en mai 1945, vraiment cette guerre commence la Toussaint de 1954, date à laquelle le Front de Libération Nationale (FLN) déclenche une vague d’attentats coordonnés en Algérie. Un contingent français est envoyé pour combattre et l’armée française parvient progressivement à démanteler les structures du FLN. Et les dissensions font rage au sein de la population autochtone: certains (les “harkis”) préfèrent combattre aux côtés de l’armée française plutôt que pour l’indépendance.
La division concerne aussi les pieds-noirs, dont la majorité soutient l’action de l’armée contre les indépendantistes, une minorité prône la négociation. Celle-ci est la cible des plus radicaux des pieds-noirs qui, à la fin de la guerre, créent l’Organisation Armée Secrète (OAS), un groupe terroriste qui s’attaque au FLN, mais aussi à tous ceux qu’elle considère des traîtres, à commencer par le général de Gaulle qui, à partir de 1958, commence à négocier en vue de l’indépendance de l’Algérie.
Finalement, les accords d’Évian, signés le 18 mars 1962 entre le FLN et le gouvernement français aboutissent à la proclamation de l’indépendance algérienne en juillet. En conséquence, l’OAS d’abord multiplie les attentats; les harkis sont considérés comme des traîtres par le FLN et la majorité des pieds-noirs choisissent l’exile en France.
En conséquence, la décolonisation de l’Algérie se produit après une guerre qui n’était pas parvenue en Indochine, lors de la défaite de Diên-Biên-Phu en 1954, quelques mois avant le déclenchement de la lutte algérienne. La France perd donc ses colonies, mais elle va s’engager dans la confection d’un réseau d’influence connu sous le nom de « Françafrique » pour assurer le continuité de ses intérêts dans ses anciennes colonies africaines.
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