La composition des drogues saisies ces derniers mois, particulièrement le cannabis, est à 100% marocaine. Des analyses physico-chimiques et autres ont démontré une autre composition que celle contenue dans le cannabis fabriqué localement.
La drogue marocaine est mélangée à d’autres substances de plantes toxiques, la rendant plus provocante dans sa consommation et incitant le consommateur à en devenir accroc. «La drogue qu’on découvre de jour en jour n’est pas de chez nous. Par sa nature et par son emballage, tout indique qu’elle provient du pays frontalier, le Maroc.
Du fait de ses effets neurologiques, elle est très recherchée par de nombreux consommateurs. Elle a des effets dévastateurs sur le mental humain», a déclaré au Jeune Indépendant une source sécuritaire qui a requis l’anonymat. «Aujourd’hui, tous les trafiquants de drogue ne cherchent que le cannabis marocain.
Chez nous, grâce au travail des services de sécurité, on ne cultive plus le cannabis local, et sa transformation est encore moins possible. La filière de drogue en Algérie est devenue 100% marocaine», a-t-il poursuivi. Cette filière de trafic de drogue s’étend de l’est à l’ouest du pays et serait dirigée par des Marocains, avec la complicité de nationaux.
Lundi dernier, les éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté de la wilaya d’El-Tarf ont démantelé un réseau criminel international organisé, spécialisé dans le trafic de stupéfiants et ont saisi 30 kg de cannabis. Après enquête, il a été démontré, preuve à l’appui, que le réseau criminel, constitué de 12 individus dont deux femmes, est dirigé par un Marocain installé en Algérie.
L’activité de ce réseau s’étend des frontières est jusqu’à l’ouest du pays et touchent plusieurs wilayas dont Tlemcen, Oran, Sétif et Oum El-Bouaghi. Au cours de cette enquête, quatre véhicules utilisés dans le déplacement et le transport des drogues ont été saisis.
Devant la gravité de l’affaire, et après finalisation des procédures légales, les mis en cause ont été déférés devant les juridictions compétentes près le pôle pénal spécialisé à Constantine, qui ont ordonné leur mise en dépôt.
Encore à El-Tarf, au mois d’avril dernier, 15 kg de kif traité ont été saisis par la Gendarmerie nationale et un réseau criminel, apparemment dirigé par le même ressortissant marocain, a été démantelé. El-Tarf, wilaya particulièrement agricole, est-elle en train de devenir une plaque tournante du trafic de drogue ? A Annaba, des dealers, bien connus, parlent en plein rue de «marokia» et de ses effets, nom donné à cette drogue en provenance du Maroc.
Cette drogue, selon nos sources, est commercialisée chaque soir dans les ruelles de la place d’Armes. Les services de police veillent, bien entendu, mais les ventes se font au vu et au su de tout le monde.
Le Jeune Indépendant, 07 mai 2021
Etiquettes : Maroc, Algérie, cannabis, haschich, trafic de drogue,
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