Le Makhzen mobilise le lobby franco-marocain pour envenimer les relations algéro-françaises.
Après les tentatives toxiques du Maroc pour limiter la volonté de l’Algérie de retrouver sa position et sa réputation, le système du Makhzen a eu recours à la mobilisation de certains de ses symboles d’élite et de l’un des visages culturels les plus influents en France, représenté par le célèbre écrivain Tahar Ben Jelloun, pour frapper les efforts du rapprochement algéro-français, qui a récemment rechuté.
M. Al-Makhzen, obsédé par la crainte des effets secondaires de la normalisation des relations entre l’Algérie et Paris sur ses intérêts, a profité des récents développements pour s’en prendre aux partis français qui cherchent à rétablir les relations avec l’Algérie, menés par Emmanuel Macron, qu’il a qualifié de « naïf ».
Le contexte de cette description scandaleuse d’un intellectuel marocain qui fluctue dans la béatitude de la France (membre du conseil d’administration du prix Goncourt francophone), selon laquelle Macron n’était pas convaincu de l’impossibilité d’établir des relations apaisées avec l’Algérie, sauf après les récents événements qui ont affecté les relations bilatérales (annulation de la visite de Jean Castex), après environ une année des efforts pour les rétablir, comme l’indique un article qu’il a écrit dans un journal proche du Palais marocain.
Ben Jelloun a ouvert son article par une phrase qui contenait de nombreuses suggestions : « Le président Macron est très naïf. Il a découvert il y a quelques jours à peine, qu’il n’y aura pas de paix entre la France et l’Algérie », mais il se contredit lorsqu’il s’empresse de dire que tous les présidents qui ont précédé Macron à l’Elysée, « ont cru qu’ils pourraient établir des relations normales avec l’Algérie, mais ils ont tous été déçus. » Tous les prédécesseurs de Macron sont-ils donc crédules ?
Le Makhzen est certain que toute normalisation des relations algéro-françaises se fera nécessairement au détriment des relations de Rabat avec Paris, et il a peur de ce que peut faire le régime du voisin de l’Ouest, qui s’appuie sur le soutien français dans de nombreux dossiers, notamment celui du Sahara. Aussi, Ben Jelloun, connu pour son infiltration dans la culture, les médias et les milieux politiques français, veut-il convaincre les salons parisiens que la partie algérienne n’est pas prête à établir des relations stables avec l’ancienne colonie.
« Aucun d’entre eux (les anciens présidents français) n’a réussi à réduire la tension permanente entre les deux pays. L’Algérie officielle ne veut pas normaliser ses relations (avec la France) », affirme Ben Jelloun, qui n’a trouvé aucune justification à sa conviction, si ce n’est ce qu’a dit récemment le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Hachemi Djaboub : « La France est l’ennemi traditionnel et éternel de l’Algérie », phrase qui est considérée par l’intellectuel du Makhzen, comme un message au Premier ministre français et à la délégation qui l’accompagne qu’on ne veut pas d’eux en Algérie.
Ben Jelloun, et derrière lui, le Makhzen flattant la France pour qu’elle ne se laisse pas entraîner par le « mirage » de la normalisation de ses relations avec l’Algérie, car celui qui décide de cette dernière « sème la haine contre la France, qui fait tout pour calmer la guerre des mémoires… en cherchant à pousser Paris à se sentir coupable de son douloureux passé colonial ».
L’intellectuel du Makhzen conclut en s’adressant à l’opinion publique française, en tentant de désespérer de tout rapprochement potentiel : « Le Maroc peut le dire à la France », et il fait ici référence à la congestion entre les deux pays sur de nombreux dossiers, tels que « l’ouverture des frontières, la question du Sahara… », tout cela pour inviter Paris à suivre l’exemple de Washington en reconnaissant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Echourouk online, 03 mai 2021
Etiquettes : Algérie, France, Maroc, Makhzen, lobby,
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