Le Premier ministère a publié, ce jeudi 6 mai, un communiqué relatif aux récentes contestations d’ordre socioprofessionnel. Il accuse certains mouvements « malveillants » de faire de l’activité syndicale un instrument pour « semer la discorde ».
« La Constitution algérienne, en particulier les articles 69 et 70, et la législation nationale, établissent l’exercice des droits syndicaux, y compris le droit de recourir à la grève », reconnait d’emblée le gouvernement.
Le Premier ministère invite, toutefois, les travailleurs algériens à faire « la distinction entre l’exercice de leurs droits syndicaux dévoués et l’expression de leurs revendications professionnelles, qui doivent être étudiées par un dialogue ouvert, comme le président de la République l’a précédemment exprimé personnellement à plusieurs occasions ».
La dernière fois, ajoute le communiqué, était lors du Conseil des ministres du 2 mai dernier lorsque le président Tebboune a mis en garde contre certains mouvements trompeurs qui visent à exacerber la situation et exploiter les conditions socioprofessionnelles des travailleurs à « des fins douteuses ».
« L’étude et la prise en charge des revendications exprimées ainsi que la recherche de solutions appropriées doivent se faire dans le cadre d’une approche progressive qui prend en compte les répercussions de la crise économique et sanitaire que connait le pays », explique la même source.
Dans ce contexte, le gouvernement rappelle que les droits syndicaux ne doivent pas s’exercer au détriment des lois, notamment en ce qui concerne l’activation des différents mécanismes de règlement des conflits collectifs au travail « par la réconciliation, la médiation et l’arbitrage, comme le prévoient les dispositions de la loi 90-02 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs au travail et à l’exercice du droit de grève telle que modifiée et complétée par la loi 91-27 ».
« En cas d’échec de ces mécanismes ou d’impossibilité de dialogue, la grève peut être invoquée en respectant les conditions fixées par la loi, notamment la tenue d’une assemblée générale des travailleurs et l’organisation d’un vote secret pour la prise d’une telle décision, avec obligation d’aviser le salarié dans un délai d’au moins huit jours », poursuit le communiqué.
Enfin, le gouvernement affirme être déterminé à « poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux afin de consolider la paix sociale ». Il se dit, également, « déterminé à affronter fermement toutes les tentatives visant à saper l’ordre public ».
Skander Boutaiba
La Patrie News, 06 mai 2021
Etiquettes : Algérie, syndicats, grèves, paix sociale,
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