Une époque s’achève avec le retrait des Etats-Unis d’Afghanistan où ils étaient intervenus militairement en 2001, au lendemain des attentats du 11 Septembre signés par Al Qaïda, à la tête d’une coalition internationale. Le président en exercice, le va-t-en guerre George W. Bush, célèbre pour son intervention destructrice en Irak où il affirmait que la «quatrième armée du monde» disposait de tout un arsenal chimique, avait décidé, un 7 octobre 2001, de lancer une opération baptisée «Enduring Freedom» pour punir le régime fondamentaliste taliban, aux commandes de l’Afghanistan depuis 1996, d’accueillir Oussama Ben Laden et son organisation terroriste Al Qaïda.
Très vite, le régime taliban sera emporté mais les évènements d’Irak donneront quelque répit aux populations afghanes en 2003, l’attention de Washington étant focalisée par Saddam Hussein. Les talibans, chassés de Kaboul, ont vite fait de réunir d’autres groupes islamistes, dans leur bastion du Sud et de l’Est du pays, pour déclencher une insurrection. Bush expédie des renforts en 2008, imité par…Barack Obama qui promettait, durant sa campagne, de clore les guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Avec 30000 hommes de plus, le contingent US aura atteint, fin 2010, quelque 100000 soldats auxquels s’ajoutent 50000 autres de l’OTAN. Le 2 mai 2011, Oussama Ben Laden est tué par un commando des forces spéciales américaines, venu du Pakistan voisin. Fin 2014, l’OTAN plie bagage et le pays ne compte plus que 22000 soldats étrangers dont 9800 américains. L’insurrection talibane s’étend, alors, tandis que Daesh débarque, à son tour. En août 2017, le président Trump écarte tout retrait et expédie plusieurs milliers de soldats en renfort ainsi qu’un arsenal comme la plus puissante des bombes conventionnelles qui a tué 96 jihadistes.
Les attaques des talibans se multiplient, meurtrières malgré de nouveaux renforts et les ripostes américaines. Washington opte, du coup, pour des discussions avec les insurgés, d’abord discrètes, puis affichées, à Doha. Le 29 février 2020, Etats-Unis et talibans signent un accord historique au Qatar, prévoyant le départ total des troupes étrangères, avant mai 2021, moyennant des garanties de sécurité, un engagement des talibans à discuter avec Kaboul et une réduction des actes de violence. Annoncé, mi-avril dernier, par le président Joe Biden, le retrait des 2500 GI’S et des 9600 soldats de l’OTAN est, désormais, une réalité, inscrite dans l’histoire tumultueuse d’un Afghanistan martyrisé.
L’Expression, 2 mai 2021
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