Algérie/ La Covid-19 tue, la route aussi

La courbe désormais haussière des contaminations par le coronavirus redevient doucement, mais sûrement le principal sujet de discussions des Algériens. Outre le nombre de cas en augmentation constante, ces derniers jours, le nombre quotidien de décès inquiète au plus haut point. Le spectre du malheureux spectacle indien alarme, à juste titre, les citoyens. Il faut dire que l’on s’est rendu compte qu’on était encore très loin de sortir de la pandémie. Avec un taux de vaccination marginal et des gestes-barrières de moins en moins respectés, l’on se dirige tout droit vers une troisième vague. Il en est même, parmi les spécialistes, qui l’annoncent déjà et mettent en garde la société contre un emballement de la crise sanitaire. Et parmi ces experts, ceux de l’Organisation mondiale de la santé affirment qu’aucun pays au monde n’est à l’abri du scénario indien. Cela est donc un fait, le danger qu’on pensait éloigné est encore très proche et personne ne peut se targuer d’en être soustrait de quelques manières que ce soit.

Mais disons-le franchement, un mort reste un mort quelque soit les raisons qui l’ont poussé à perdre la vie. Comme il faut tout faire pour arrêter la pandémie de la Covid-19, il y a lieu d’engager les mêmes efforts pour circonscrire l’épidémie des accidents de la route. En effet, les derniers chiffres des accidents de la route donnent le tournis. 70 citoyens ont perdu la vie depuis le début du mois sacré du Ramadhan, dans des accidents de la route. Ce nombre de décès est tout aussi évitable.

C’est dire que la violence routière n’est ni un phénomène passager, ni une « broutille » sociale. C’est une véritable hécatombe qui donne de l’Algérie l’image d’un pays en guerre. Il faut savoir en effet que des milliers d’Algériens décèdent chaque année dans des accidents de la route. Ce taux de mortalité est enregistré dans des conflits armés. A la différence que chez-nous ledit conflit semble éternel. Et pour cause, toutes les mesures prises par les pouvoirs publics pour réduire la mortalité sur nos routes ont lamentablement échoué.

Le fait est là. Il faut agir, et avec la plus grande célérité. Chaque vie perdue pour cause d’accident de la route est une perte pour l’Algérie à tout point de vue. La délinquance routière ne doit plus être tolérée par les pouvoirs publics. Et ce n’est pas en regardant ailleurs que l’on règle ce genre de problèmes. On rêverait d’une vraie campagne comme celle qui a concerné la lutte anti-Covid-19 et qui a vu les chiffres des décès baisser sérieusement.

Par Nabil G.

Ouest Tribune, 02 mai 2021

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