Le Maroc maintient la pression sur l’Espagne suite à l’hospitalisation de Brahim Ghali

Javier Otazu

Rabat, 1er mai (EFE) – Le Maroc se demande si l’Espagne « veut sacrifier sa relation bilatérale » à cause de l’affaire Brahim Ghali, et attend toujours « une réponse satisfaisante et convaincante » du gouvernement espagnol à ce sujet, a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Naser Burita, dans une interview accordée à EFE.

Le ministre marocain a souligné que son pays n’a pas encore reçu de Madrid les réponses aux questions qu’il a soulevées le week-end dernier dans une déclaration publique en référence à l’hospitalisation du leader du Polisario, malade du covid, en Espagne, une admission que le ministre espagnol des Affaires étrangères a justifiée « pour des raisons humanitaires ».

« Pourquoi les autorités espagnoles ont-elles considéré que le Maroc ne devait pas être informé (de l’arrivée de Ghali en Espagne), pourquoi ont-elles préféré se coordonner avec les adversaires du Maroc (allusion à l’Algérie), est-il normal que nous l’apprenions par la presse ? », a insisté Burita.

Il a considéré cet épisode comme « un test de la fiabilité de nos relations et de leur sincérité, et de la question de savoir si elles sont plus qu’un simple slogan », et l’a comparé au traitement que Rabat a réservé par le passé aux dirigeants indépendantistes catalans.

« Lorsque l’Espagne était confrontée au séparatisme (catalan), le Maroc a été très clair, et au plus haut niveau : rejeter tout contact et toute interaction avec eux et en informer nos partenaires (espagnols). Lorsque (les Catalans) nous ont demandé de les recevoir au ministère, nous avons exigé qu’un membre de l’ambassade d’Espagne soit présent », a-t-il déclaré.

« Avec des partenaires, on ne manœuvre pas dans le dos sur une question (le Sahara) qui est fondamentale pour le Maroc », a-t-il souligné.

Interrogé sur le fait de savoir si cet incident pourrait affecter la tenue de la réunion de haut niveau entre les deux gouvernements, prévue en décembre et désormais reportée sine die, M. Burita s’est limité à rappeler ce que son gouvernement demande à l’Espagne : « La clarté, il faut d’abord clarifier les choses ».

EFE

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