Un mariage très rapide au Maroc

Mokhtar Ammari affirme qu’il était rejeté et méprisé par son épouse

Mokhtar Ammari (57 ans) a affirmé, lundi, lors de son interrogatoire devant la cour d’assises de Liège, que c’est lors d’une dispute, sous l’effet de l’énervement, qu’il a porté des coups de couteau à son épouse. L’accusé a contesté la préméditation des faits et a soutenu qu’il était rejeté et méprisé par Fatima Khayer.

Mokhtar Ammari avait tué son épouse de 23 coups de couteau le 10 février 2019 dans un appartement de Fléron. Il avait ensuite tenté de se suicider en ingérant des produits toxiques.

Interrogé par la présidente Annick Jackers, Mokhtar Ammari a détaillé les différentes étapes de sa vie. Il est arrivé en Belgique à l’âge de 16 ou 17 ans au début des années 80, après avoir vécu une scolarisation sommaire dans son pays d’origine. Mokhtar Ammari a principalement travaillé dans le secteur horeca, en tenant notamment un snack à Verviers.

L’accusé a connu différentes compagnes et épouses durant sa vie en Belgique. L’une d’elle avait été opérée d’urgence d’un grave traumatisme du foie après un coup donné avec violence. Mokhtar Ammari a été condamné pour ces faits, mais il dit avoir été condamné injustement malgré ses aveux.

Divorce

Mokhtar Ammari avait rencontré Fatima Khayer au Maroc et l’avait épousée en 2007. Le couple n’a pas toujours vécu officiellement ensemble et a disposé de lieux de résidence différents. L’enquête a démontré que dès 2008, à l’insu de son épouse, Mokhtar Ammari avait initié des procédures de divorce. Ces procédures ont été relancées en 2009 et 2012 pour aboutir en 2013 à un jugement de divorce.

Le jugement a été prononcé par défaut à l’encontre de Fatima Khayer. La dame n’aurait pas eu connaissance de toute cette procédure, car la décision ne lui avait pas été signifiée.

Selon Mokhtar Ammari, il ne s’agissait pas d’une procédure cachée. « C’était uniquement pour des questions administratives et pour mettre mon épouse à l’abri d’éventuels problèmes financiers. Je ne lui ai pas demandé son avis, car c’était une démarche destinée à la protéger », a soutenu l’accusé.

Méprisé et rejeté

Les enfants du couple sont nés en 2007, 2009 et 2010, alors que Mokhtar Ammari laissait la procédure de divorce se poursuivre. L’accusé a affirmé qu’il a tout fait pour le bien de son épouse, mais il a soutenu qu’elle le méprisait et qu’elle le rejetait. « C’était une femme de caractère. Elle me faisait des cachotteries et je ne pouvais rien savoir. J’avais une vie de chien, j’étais rabaissé et je passais après tout le monde », a ajouté l’accusé.

Mokhtar Ammari a exposé que c’est dans un contexte de tensions récurrentes qu’il s’était présenté le jour des faits chez son épouse, après avoir délogé la veille. Il lui avait demandé un verre de thé, mais elle lui avait répondu qu’il devait se servir lui-même. « Elle m’a dit de dégager et m’a mis la honte. J’ai placé mon écharpe autour de son cou pour la calmer. J’ai pris un couteau et je ne savais plus ce que je faisais. Je ne me souviens que des coups portés sur le devant du corps », a indiqué l’accusé.

Il y avait déjà songé

Mokhtar Ammari a précisé qu’il avait tenté de se suicider en avalant de l’ammoniaque et de l’essence. Mais il avait appelé les secours et avait pris des médicaments après avoir senti des brûlures dans son corps. Lorsque les ambulanciers étaient arrivés sur place, il n’avait cependant pas signalé la présence du corps de son épouse à l’étage de l’immeuble.

L’accusé a reconnu avoir déjà songé à tuer son épouse et à se suicider, mais il a affirmé que ces intensions n’étaient pas concrètes et qu’elles s’étaient évaporées lors de réconciliations.

Les premiers experts seront entendus ce mardi.

7sur7, 29 avr 2021

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