Par Mohamed K. – Les lendemains meilleurs chantés par l’élève assidu du Canvas, Moncef Marzouki, sont en train de se réaliser. Après avoir renversé Zine El-Abidine Ben Ali qui avait réussi à assurer au pays une croissance économique de 6% – la meilleure dans le monde arabe de son temps –, le «révolutionnaire», qui occupera le palais de Carthage, a multiplié les promesses d’une Tunisie démocratisée où les Tunisiens vivraient heureux. Dix ans plus tard, le pays frôle la faillite et est contraint de «mendier», révèle Maghreb Intelligence.
«Les finances publiques ont lourdement pâti en Tunisie où la dette s’est envolée à 83.5% du PIB. Associées à un déficit budgétaire abyssal estimé à 11.5% du produit intérieur brut et la nécessité de mobiliser 4 milliards d’euros de financements extérieurs pour combler le budget 2021, ces données condamnent le chef du gouvernement à frapper à la porte du FMI», indique le site, selon lequel Hichem Mechichi «multiplie les rencontres avec les ambassadeurs des grands Etats pour jouer un rôle de médiation», car «incapable de mettre en place un programme concret de relance économique et financière pour sortir le pays de la spirale d’endettement».
Toujours d’après Maghreb Intelligence, le FMI «exige un plan urgent de réformes pour stabiliser l’économie, en perdition, et atteindre une croissance durable». «La soutenabilité des finances publiques, la masse salariale dans la fonction publique, la situation des entreprises étatiques et les subventions sont dans la ligne de mire du Fonds monétaire international», ajoute le site.
Les Tunisiens vont devoir se serrer la ceinture avec la «sévère cure d’austérité» qui pointe, aux fins d’«assainir les finances publiques et éviter une faillite imminente», précise Maghreb Intelligence qui évoque un «nouveau cycle de négociations» qui «s’annonce crucial en raison de l’instabilité politique et institutionnelle» et qui «ne sera pas sans conséquence sur la souveraineté d’ores et déjà menacée».
Dans ce contexte délicat, Moncef Marzouki continue, dix ans après le déclenchement du compte à rebours qui allait mener la Tunisie à sa ruine, de donner des leçons aux Tunisiens, alors que le bilan de la «Révolution du jasmin» a fait baisser le taux de croissance du pays à -9,2, selon les chiffres de la Banque mondiale, dont les prévisions pour ce pays voisin sont pour le moins pessimistes.
Etalant sa «science» dans les colonnes du site du média qatari Al-Jazeera, le disciple du NDI et de la NED préconise une série d’actions pour «contrecarrer la contre-révolution». Pour ce faire, il énumère sept «solutions» directement inspirées de ses formateurs qui ne désespèrent pas d’enfoncer la Tunisie davantage pour la placer définitivement sous la férule des officines étrangères qui le rémunèrent
Le successeur éphémère de Ben Ali conseille aux Tunisiens d’«empêcher les dictateurs de récupérer les mécanismes démocratiques ou de les récupérer», d’«éduquer et orienter le peuple de citoyens» (sic), de «mettre en place une loi électorale qui instaure le pouvoir de la majorité» (comme au Qatar ?), d’«imposer des conditions sévères pour toute candidature» (aurait-il pu devenir président si une telle obligation était de mise en 2011 ?), d’«instaurer un mandat unique de sept ans non renouvelable», d’«assurer une coordination permanente avec l’incubation – ou la matrice – populaire» et de «mettre en place des mécanismes d’observation permanents».
Pendant ce temps, des populations entières de l’Ouest tunisien menacent d’entrer en Algérie pour fuir la misère qui va en s’aggravant de jour en jour. La fermeture des frontières pour cause de crise sanitaire mondiale et l’absence des deux millions de touristes algériens ont laissé le pays sur le carreau.
Algérie Patriotique, 29 avr 2021
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