Abdelkader Mechdal
La perspective d’ouverture des frontières dès le mois de mai prochain a fait que le marché de la devise reprenne de l’activité après une période de stagnation, qui a impacté la valeur de la monnaie nationale, qui s’est stabilisée et même a pris le dessus devant les principales monnaies d’échange, à leur tête l’euro et le dollar américain.
L’interprétation donnée par les sources officielles du département des finances pour cette évolution, se base sur le fait que l’économie nationale connait une reprise de l’activité, allant dans le sens de retrouver la croissance, et de fait la couverture de la demande domestique de plus en plus en relation avec la production nationale, a permis un niveau de substitution qui épargne le recours à l’importation. En fait, la compression de l’importation est une attitude prise par le président de la république comme réponse au manque de revenus des hydrocarbures, et aussi une politique visant à protéger la production nationale, en lui permettant d’émerger après des décennies de recul devant une concurrence déloyale imposée par certains importateurs et bien sûr par les pratiques du marché parallèle.
Mais ce qui est certain, est que la fermeture des frontières a eu comme effet de diminuer les transactions visant l’utilisation des devises surtout les deux principales monnaies qui sont l’euro et le dollar. Une période d’accalmie sur les deux marchés officiel et parallèle de la devise a été observée, même si un flux de passagers a été enregistré de l’Algérie à l’étranger, dans ces conditions la valeur du dinar a pu se stabiliser et améliorer sa position sur le marché, ce qui a donné cette interprétation de la consolidation en relation avec la performance de l’économie nationale.
La situation économique ne peut pas sortir du fait que la relance approuvée dans le programme du gouvernement, est entravée par le manque d’engagement public essentiellement en matière de réforme des procédures encadrant l’acte d’investir, et ce malgré les déclarations émanant des officiels qui veulent donner des assurances quant à la bonne prise en charge des attentes des investisseurs en matière des facilitations à leur accorder, et de pouvoir atteindre les grands objectifs inscrits à la tête de terminer l’année avec un taux de croissance positif de l’ordre de +4%. Dans ce cadre, les prévisions du Fonds Monétaire International donnent un niveau de croissance ne dépassant pas +2.9% pour l’économie nationale pour l’année en cours 2021, et ce dans sa dernière mise à jour rendue publique ces derniers jours. Une évolution qui démontre du besoin d’aller vite dans l’application des réformes et d’une façon efficace, pour pouvoir relancer effectivement l’appareil productif, seul moyen de la stabilisation et de l’économie et de la valeur du dinar.
Cette dernière a du perdre quelque 3% de son niveau devant l’euro sur le marché officiel, comme réaction aux informations faisant état de l’ouverture des frontières le mois de mai prochain, avec l’autorisation de compagnies étrangères aériennes et maritimes à effectuer des escales sur l’Algérie, ce qui a poussé à la reprise de l’activité du marché de la devise, et à la perte de valeur constatée du dinar algérien. Une situation qui démontre le besoin de l’économie de passer à un autre mode de gouvernance, et sortir définitivement du wait and see actuel qui fait mal aux potentialités du pays.
Le Chiffre d’Affaires, 28 avr 2021
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