par Mohamed Kebci
Le retrait à la toute dernière minute de Abou el Fadhl Baâdji, de la course des législatives prochaines signifie-t-elle que ses jours à la tête du parti du Front de libération nationale seraient comptés, lui qui avait été bombardé comme secrétaire général en mai dernier ?
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Alors qu’il était partant pour piloter la liste du vieux front du pouvoir, ne voilà-t-il pas le secrétaire général du parti du Front de libération nationale se retirer à l’ultime instant de la course au niveau de la capitale, à l’occasion des élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Lui qui avait, pour ce faire, changé de résidence, quittant sa wilaya de M’sila pour Alger et a même déposé son dossier de candidature validé, par ailleurs, par la commission nationale des candidatures, la semaine écoulée.
A-t-il agi de son propre chef, comme personne ne le pense, ou son retrait n’obéit-il pas à une injonction d’«en haut», comme ce fut le cas pour son intronisation à la tête du parti comme n’en doutent beaucoup ? Ou que, comme le soutenait, hier mercredi, l’ex-mouhafedh de Aïn M’lila, que Baâdji avait été relevé de ses fonctions en compagnie de deux autres responsables du parti, en novembre dernier, ce retrait était lié à une anomalie administrative dans son dossier de candidature ? Certes, le cas de Baâdji n’est pas isolé, puisque tous ses semblables, que ce soit au niveau des partis de l’ex-allégeance comme le RND, TAJ, ou ceux émargeant à la périphérie ou ailleurs, à l’image du MSP, du FJD ou encore de Jil Jadid, ne sont pas partants pour le prochain scrutin législatif, mais lui a décidé de postuler avant de se rétracter à l’ultime instant.
Pour Tahar Kaïs, et indépendamment de la véritable raison de son retrait de la course des législatives anticipées du 12 juin prochain, les jours de Baâdji à la tête du FLN sont «comptés», lui qui affirme que comme lui qui pilote «Badr», une liste indépendante dans la wilaya d’Oum-el-Bouaghi, nombre de membres du Comité central sont candidats indépendants dans diverses wilayas du pays. Notre interlocuteur voit en ce retrait à la toute dernière minute de Baâdji de la course électorale, le tout premier pas dans cette perspective de sa «destitution» de la tête du parti qu’il gère d’une manière illégale depuis le 30 novembre dernier, soit à la fin de sa mandature de six mois que lui avait accordée le comité central, le 30 mai dernier.
Et de faire part de la poursuite de l’opération de collecte des signatures des membres du comité central à l’effet de provoquer une session extraordinaire de cette instance, lors de laquelle il sera procédé au renvoi de Baâdji. «Jusqu’à présent, nous sommes à 236 signatures et nous comptons poursuivre la collecte pour faire adhérer le maximum de membres dont certains, dépités de n’avoir pas été retenus sur les listes électorales du parti, sont en train de nous rejoindre dans notre démarche».
Ceci dit, au niveau du secrétaire général du FLN, l’ambiance est tout autre, lui qui a comme objectif de réussir les prochaines élections législatives. Dans une missive adressée aux militants du Front, Baâdji a tenu à mettre en avant toutes les difficultés éprouvées dans la confection des listes électorales du parti. Non pas, comme c’est le cas au niveau des autres partis, par manque de postulants, mais bien au contraire, par le très grand nombre de candidats à la candidature parmi les cadres et militants du parti, tous compétents pour défendre les chances du Front. Ajouter à cela, le «nombre limité» de sièges parlementaires à pourvoir et les conditions réglementaires de la loi portant régime électoral, déclare le secrétaire général du FLN qui précise que la confection des listes au niveau de l’ensemble des circonscriptions électorales était l’œuvre des commissions de wilaya qui, selon lui, ont travaillé en «toute transparence».
Le Soir d’Algérie, 29 avr 2021
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