Maroc: Placement d’un activiste du Hirak du Rif en garde à vue

Le Parquet général au Maroc a ordonné le placement du militant marocain des droits de l’Homme et ancien détenu du Hirak du Rif, Rabie Al Ablaq, en garde à vue, suite à sa diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux concernant la décision de fermeture d’un café qu’il gère dans la ville d’Al Hoceima, ont indiqué des sources de sa famille.

Les mêmes sources ont affirmé, mardi, que Rabie Al Ablaq, ancien détenu du Hirak du Rif de la ville d’Al Hoceima, a reçu, lundi dernier, une convocation de la police judiciaire d’Al Hoceima et a été placé en garde à vue, après avoir été entendu par les éléments de la police.

« Rabie Al Ablaq sera présenté au procureur du Roi, mercredi », ont fait savoir les mêmes sources.

Rabie Al Ablaq, journaliste et défenseur des droits de l’Homme, l’un des activistes du Hirak du Rif, est connu pour avoir mené la plus longue grève de la faim dans les geôles marocaines, totalisant 284 jours.

La décision du placement de Rabie Al Ablaq en garde à vue fait partie des pratiques de harcèlements et de pressions utilisées par les autorités marocaines à l’encontre des activistes du Hirak du Rif, y compris contre le leader Nasser Zefzafi qui a dévoilé, mardi, que les éléments de Sécurité de la prison de Tanger l’ont obligé à crier « Vive le roi » afin de mettre un terme aux sévisses qu’il endurait.

Interviewé en prison par le quotidien espagnol « El Mundo », Zefzafi a indiqué que « plus de 20 éléments de sécurité s’en sont pris à lui, l’ont déshabillé, lui ont attaché les mains et les pieds derrière le dos, l’ont violé et l’un d’eux a même uriné sur son visage ».

Zefzafi a reconnu avoir prononcé « Vive le roi », précisant qu’ils lui ont demandé de dire « Vive le roi » à haute voix. Mon corps ne pouvait plus supporter et j’ai dit: « Vive le roi », poursuit Zefzafi qui a affirmé que ces éléments ont filmé avec un téléphone ses séances de torture.

Le Hirak du Rif marocain s’est déclenché après la mort en 2016 d’un poissonnier, Mohsen Fikry, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.

Un grand nombre de manifestants ont été arrêtés durant ces évènements, selon les estimations des organisations de défense des droits de l’Homme. Certains d’entre eux ont été libérés après expiration de leur peine. Le nombre de militants du Hirak du Rif toujours détenus est de 23, dont Nasser Zefzafi.

Le Hirak du Rif revendique des droits sociaux, économiques et culturels égaux pour la région du Rif marocain.

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