Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a pu rafler le plus grand nombre de parrainages avec plus de 66 000 signatures validées dans son escarcelle en prévision des législatives du 12 juin prochain.
Un seuil atteint grâce à une mobilisation tous azimuts de sa base militante malgré la rude concurrence entre les partis et les candidats indépendants. C’est ce qu’a affirmé ce mercredi le président du parti, Abderrazak Makri lors d’une conférence de presse tenue au siège du MSP, annonçant la tenue, sous peu, d’une conférence afin de présenter les grands axes du programme du parti à même de faire sortir le pays de la crise actuelle.
« L’opération de collecte des parrainages n’a jamais été une mission impossible pour le MSP qui a rassemblé le plus grand nombre des signatures et ce grâce à ses structures et en dépit des pratiques arbitraires ayant caractérisé les précédentes échéances. Cela signifie que notre formation politique est stable et bel et bien enracinée dans la société », a déclaré le chef du MSP au lendemain de la clôture de cette première phase du scrutin du 12 juin.
concernant la prolongation des délais du dépôt des dossiers de candidatures, le patron du MSP a estimé que « cette décision constitue l’octroi inéquitable d’une chance aux partis », faisant savoir que le MSP a été interdit de renforcer ses chances en raflant de nouveaux parrainages dans certaines circonscriptions électorales.
Pour Makri, les chiffres « importants », relatifs aux parrainages rassemblés par les différents candidats expliquent que les électeurs sont impliqués dans le processus électoral. Cela est un message, dit-il, à l’adresse de ceux qui ne sont pas convaincus des prochaines échéances et choisissent le boycott, lesquels doivent, considère-t-il, respecter l’avis de cette catégorie d’électeurs.
De même, le président du MSP souligne que sa formation politique a procédé au choix de ses candidats selon « des critères démocratiques suivant deux parcours adoptés ; le premier concerne ses structures et le deuxième ouvert à tous les citoyens ».
Parmi les lacunes constatées lors de la collecte des parrainages, le président du MSP évoque le problème du corps électoral. Il a expliqué ,dans ce sens, que le parti fait état du rejet de 15 000 signatures dont 9000 en raison d’un problème de cartes de vote dont les matricules, selon le motif invoqué par l’Autorité des élections, ont été modifiés, mais sans informer les concernés.
Ce simple échantillon, voit le patron du parti islamiste n’est pas négligeable et l’existence de ces cas d’électeurs pourrait poser problème le jour du vote d’autant plus qu’un simple nombre des suffrages exprimés pourrait être décisif pour les candidats selon le mode de scrutin proportionnel.
Le MSP aurait présenté, selon les précisions de son chef, une proposition lors de la révision du code électoral préconisant de se référer au numéro de l’identifiant biométrique au lieu de la carte de vote, sans pour autant être tenue en considération.
Par ailleurs, le MSP a relevé que la Kabylie et particulièrement la wilaya de Tizi Ouzou connait un climat « anti-démocratique », pointant du doigt le système politique. Selon les déclarations de Makri, « ce dernier intervenait à travers les appareils sécuritaires de connivence avec des forces politiques en vue de barrer la route aux islamistes dans la région », affirmant que les candidats du parti ont pu toutefois déposer leur liste dans la wilaya de Bejaia.
Dans un autre registre, le patron du parti islamiste a relevé que la situation d’ébullition que connaissent plusieurs secteurs n’est que la résultante de la crise économique qui ne cesse de s’aggraver au fil des années, ce qui a basculé, voit-il, les rapports de force en faveur des mouvements syndicaux, appelant le gouvernement à engager des négociations afin de trouver des solutions avec les protestataires dans les divers secteurs.
Il a fait observer que le pouvoir d’achat est en dégringolade effrénée et que l’étendue de la pauvreté s’élargit de manière inquiétante en gagnant de larges pans de la classe moyenne. Makri souligne que « le prochain gouvernement devrait être à la hauteur des défis en adoptant une politique transparente et la volonté suffisante pour un vrai décollage économique, à commencer par des élections libres et démocratiques ».
Selon la vision du parti, le Mouvement suggère la formation d’un gouvernement de l’unité nationale et envisage, d’ores et déjà, d’organiser une conférence afin de présenter les grands axes de son programme qui serait l’esquisse d’une issue de la crise que traverse le pays.
Le Jeune Indépendant, 28 avr 2021
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