Dans une tentative désespérée de rejoindre le sol européen, une centaine de jeunes hommes ont contourné à la nage la frontière terrestre entre le Maroc et la ville espagnole de Ceuta à la fin de la semaine dernière. La traversée a coûté la vie à au moins deux d’entre eux.
Près de 130 jeunes Marocains, dont une vingtaine pourraient être mineurs, ont atteint la plage de Ceuta (Espagne) à la fin de la semaine dernière, après avoir contourné à la nage la frontière avec le Maroc. Cet effort a coûté la vie à deux personnes au moins, dont les corps ont été récupérés dans les eaux marocaines dimanche 25 avril, raconte El País. La traversée collective des nageurs, “la plus importante qu’ait connu la ville de Ceuta”, a presque doublé le nombre d’entrées illégales enregistrées sur la plage de cette enclave espagnole depuis le début de l’année.
Avant le départ des migrants, des vidéos avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant plusieurs groupes d’une dizaine de jeunes hommes se jeter à l’eau, habillés, d’une plage marocaine. La garde civile espagnole avait alors sollicité l’intervention des secours maritimes pour venir en aide aux migrants, lancés “sans aucun équipement”.
Le Maroc, allié dans le contrôle des frontières
De nombreux médias locaux, dont le journal El Faro de Ceuta, ont critiqué “l’inaction des forces de sécurité marocaines”, et diffusé les images de l’arrivée de quelques-uns des migrants :
Face aux reproches qui leur étaient adressés, les autorités marocaines ont rétorqué qu’elles intervenaient au même moment mais plus à l’est, pour empêcher une autre tentative de traversée jusqu’à Melilla, l’autre enclave espagnole au Maroc. Le gouvernement de Rabat en a profité pour réaffirmer que sa coopération demeure “fondamentale pour freiner l’entrée irrégulière de personnes, marocaines ou non”, rapporte El País.
Le quotidien espagnol note que le déploiement des forces militaires et policières marocaines dans le nord du pays a notamment permis de réduire de moitié les migrations irrégulières vers l’Espagne en 2019.
Courrier International, 27 avr 2021
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