Aussi longtemps que la Fançafrique existera, de nombreux chefs d’Etat africains se la couleront douce. Ils peuvent se muer en hommes d’affaires, opérateurs économiques et en investisseurs, et s’acquérir des patrimoines mobiliers et surtout immobiliers dans les quartiers les plus huppés des grandes villes de France et d’autres pays d’Europe. A Paris, villas, hôtels ou appartements de luxe, au 16e, 8e ou au 17e arrondissement ou encore à Neuilly-sur-Seine ou sur les Champs-Elysées, constituent l’essentiel de ces acquisitions.
Que des chefs d’Etats africains et leurs familles possèdent des hôtels particuliers, des appartements et des voitures de luxe, qu’ils séjournent en Occident dans un confort inouï n’est pas surprenant. Ce qui est étonnant, c’est surtout l’ampleur des investissements : plus de 160 millions d’euros en France. C’est la raison pour laquelle des ONG comme Transparency International et Sherpa avaient déposé une plainte auprès de la justice française, accusant les chefs d’Etat feu Omar Bongo, Denis Sassou NGuesso et Teodoro Obiang-Nguéma, entre autres, d’avoir spolié leur peuple en amassant des biens mobiliers et immobiliers sur le sol hexagonal. La justice française, il fallait s’y attendre, vient de débouter les plaignants. Certes, cette justice est indépendante, ou plutôt relativement indépendante.
Dans cette décision cependant, difficile de ne pas y voir la main du politique. Les pays que dirigent les présidents incriminés, en l’occurrence le Gabon, le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale, sont de gros producteurs de pétrole. Ils ont des rapports privilégiés avec la France et appartiennent donc au pré carré. La métropole pouvait-elle laisser faire et agir à sa guise une justice dont les décisions pouvaient contrarier la Françafrique et mettre à l’épreuve la relation franco-africaine ? On pourrait être tenté de dire que ces ONG, Transparency International/France et Sherpa ont essuyé un camouflet. Leur entreprise a été stoppée net. Mais à y regarder de très près, ils n’ont pas manqué leur cible. On peut dire que d’une certaine façon, leur objectif a été atteint. Elles ont réussi à contrarier les chefs d’Etat africains en mettant à nu une de leurs pratiques occultes. C’est dire que la dénonciation n’a pas été vaine et qu’elle contribuera au réveil de la conscience africaine.
Ce que l’on peut juste déplorer, c’est le fait que ce soit les seules OSC occidentales qui se mettent aux avant-postes de la dénonciation. Ce combat-là devait plutôt être entrepris par les Africains qui sont avant tout les premiers concernés. Il importe donc que ceux-ci se mobilisent contre les pratiques de leurs dirigeants qui anéantissent tous leurs efforts de développement et qui les maintiennent dans la pauvreté et la misère absolues. Les ONG occidentales seraient bien inspirées de transférer cette expertise aux associations locales pour que celles-ci soient plus actives sur le sol africain d’où partent les capitaux spoliés. Mais encore faut-il que ces dernières le veuillent.
On reste néanmoins étonné du silence assourdissant de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, lui qui était cependant monté au créneau pour dénoncer les crimes contre l’humanité commis en Guinée-Conakry. En réalité, les crimes économiques, qui sont ici en cause, ne sont pas moins graves que les génocides. Les crimes économiques tuent également à petit feu et font de ce fait plus mal. Ils doivent donc être dénoncés et combattus avec la même virulence. Finalement, nos chefs d’Etat se révèlent être de gros opérateurs économiques.
Plus besoin de faire des pieds et des mains pour aller chercher des investisseurs ailleurs. Toutes ces fortunes qui quittent nos pays peuvent contribuer à créer des emplois, à produire de la richesse, à lutter efficacement contre le chômage et mieux servir au développement de l’Afrique. La comparaison avec les oligarchies de Russie et des Emirats arabes du Golfe qui ont de grosses propriétés immobilières en Europe, passent mal. En effet, la misère des peuples de ces Etats est beaucoup moins crasse que celle des populations africaines. Sous cet angle, ces oligarchies sont beaucoup moins condamnables que les Sassou et consorts dont le niveau de développement de leur pays est au plus bas en dépit de plusieurs décennies d’indépendance.
Aussi longtemps que la Fançafrique existera, de nombreux chefs d’Etat africains se la couleront douce. Ils peuvent se muer en hommes d’affaires, opérateurs économiques et en investisseurs, et s’acquérir des patrimoines mobiliers et surtout immobiliers dans les quartiers les plus huppés des grandes villes de France et d’autres pays d’Europe. A Paris, villas, hôtels ou appartements de luxe, au 16e, 8e ou au 17e arrondissement ou encore à Neuilly-sur-Seine ou sur les Champs-Elysées, constituent l’essentiel de ces acquisitions.
Que des chefs d’Etats africains et leurs familles possèdent des hôtels particuliers, des appartements et des voitures de luxe, qu’ils séjournent en Occident dans un confort inouï n’est pas surprenant. Ce qui est étonnant, c’est surtout l’ampleur des investissements : plus de 160 millions d’euros en France. C’est la raison pour laquelle des ONG comme Transparency International et Sherpa avaient déposé une plainte auprès de la justice française, accusant les chefs d’Etat feu Omar Bongo, Denis Sassou NGuesso et Teodoro Obiang-Nguéma, entre autres, d’avoir spolié leur peuple en amassant des biens mobiliers et immobiliers sur le sol hexagonal. La justice française, il fallait s’y attendre, vient de débouter les plaignants. Certes, cette justice est indépendante, ou plutôt relativement indépendante.
Dans cette décision cependant, difficile de ne pas y voir la main du politique. Les pays que dirigent les présidents incriminés, en l’occurrence le Gabon, le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale, sont de gros producteurs de pétrole. Ils ont des rapports privilégiés avec la France et appartiennent donc au pré carré. La métropole pouvait-elle laisser faire et agir à sa guise une justice dont les décisions pouvaient contrarier la Françafrique et mettre à l’épreuve la relation franco-africaine ? On pourrait être tenté de dire que ces ONG, Transparency International/France et Sherpa ont essuyé un camouflet. Leur entreprise a été stoppée net. Mais à y regarder de très près, ils n’ont pas manqué leur cible. On peut dire que d’une certaine façon, leur objectif a été atteint. Elles ont réussi à contrarier les chefs d’Etat africains en mettant à nu une de leurs pratiques occultes. C’est dire que la dénonciation n’a pas été vaine et qu’elle contribuera au réveil de la conscience africaine.
Ce que l’on peut juste déplorer, c’est le fait que ce soit les seules OSC occidentales qui se mettent aux avant-postes de la dénonciation. Ce combat-là devait plutôt être entrepris par les Africains qui sont avant tout les premiers concernés. Il importe donc que ceux-ci se mobilisent contre les pratiques de leurs dirigeants qui anéantissent tous leurs efforts de développement et qui les maintiennent dans la pauvreté et la misère absolues. Les ONG occidentales seraient bien inspirées de transférer cette expertise aux associations locales pour que celles-ci soient plus actives sur le sol africain d’où partent les capitaux spoliés. Mais encore faut-il que ces dernières le veuillent.ADVERTISING
On reste néanmoins étonné du silence assourdissant de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, lui qui était cependant monté au créneau pour dénoncer les crimes contre l’humanité commis en Guinée-Conakry. En réalité, les crimes économiques, qui sont ici en cause, ne sont pas moins graves que les génocides. Les crimes économiques tuent également à petit feu et font de ce fait plus mal. Ils doivent donc être dénoncés et combattus avec la même virulence. Finalement, nos chefs d’Etat se révèlent être de gros opérateurs économiques.
Plus besoin de faire des pieds et des mains pour aller chercher des investisseurs ailleurs. Toutes ces fortunes qui quittent nos pays peuvent contribuer à créer des emplois, à produire de la richesse, à lutter efficacement contre le chômage et mieux servir au développement de l’Afrique. La comparaison avec les oligarchies de Russie et des Emirats arabes du Golfe qui ont de grosses propriétés immobilières en Europe, passent mal. En effet, la misère des peuples de ces Etats est beaucoup moins crasse que celle des populations africaines. Sous cet angle, ces oligarchies sont beaucoup moins condamnables que les Sassou et consorts dont le niveau de développement de leur pays est au plus bas en dépit de plusieurs décennies d’indépendance.
© Le Pays : Boureima OUEDRAOGO SONRE
Source: Camer.be
Le site ndouné, 4 nov 2009
Etiquettes : France, Afrique, Françafrique, pillage, colonialisme, corruption,