On avait cru le secteur de l’Education pacifié, et on avait même applaudi à ce nouvel état de fait, qui a fait que les deux dernières années les cours se sont déroulés sans aucun accroc, ce qui avait permis de boucler les programmes dans les temps, et ce malgré une situation politique assez instable et surtout une crise sanitaire très pénalisante.
Dans la famille de l’éducation, tutelle et syndicats semblaient plutôt avoir trouvé de larges affinités et terrains d’entente qui ont permis, selon les déclarations, d’alors, des uns et des autres de travailler dans le sérénité et d’engager des rencontres et un dialogue sincère basé sur la confiance enfin retrouvée dans un secteur qui a connu durant de longues années ( depuis Benbouzid jusqu’à Benghebrit) des affrontements et des divergences ponctuées par des grèves dures et étalées dans le temps ; qui ont pénalisé grandement les élèves des trois paliers.
Mais à voir les derniers développements, il ne s’agissait là que d’un court répit qui a vite fini par s’estomper dés le début de cette rentrée scolaire, où déjà les prémices d’une inévitable tension étaient déjà là. En effet, et c’est une première, tous les corps de l’enseignement se sont manifestés et sont montés au créneau ces dernières semaines pour rappeler à la tutelle ses engagements qu’elle n’aurait pas tenus.
Et la particularité de ces tensions, c’est qu’elles touchent toutes les catégories des travailleurs de l’Education, chacun avec ses syndicats respectifs, en commençant par les enseignants, les directeurs, et en terminant par les ouvriers. Ces derniers qui dans leur dernier mouvement de contestation disent réclamer plus de justice, de dignité et de respect. Les enseignants eux, revendiquent l’augmentation au double du point indiciaire et la révision du dossier d’indemnisation en plus du droit à la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d’âge (une revendication commune entre tous les corps du secteur) en plus de l’application immédiate du décret 14/266 avec effet rétroactif et d’autres points. A cela il faut aussi ajouter des revendications pédagogiques concernant les programmes ou encore la réduction du volume horaire. Les directeurs d’écoles ne sont pas en reste et eux aussi ont déroulé une série de revendications sur laquelle ils veulent voir la tutelle s’y pencher sérieusement.
Et si le ministère n’a pas encore réagi face à cette fronde, les parents d’élèves trouvent quant à eux, que le timing choisi pour toutes ces grèves et ces débrayages est « très regrettable » puisqu’il vient en pleine période de devoirs, ce qui perturbe grandement les jeunes élèves déjà fortement stressés par des conditions d’études sérieusement impactés par la crise sanitaire.
Les jours à venir, notamment après l’Aïd, sont d’une importance capitale pour ce secteur qui, à tous points de vue, semble avoir renoué avec ses grands moments de protesta et d’incertitudes pour les élèves notamment ceux qui auront à passer les importants examens du Bac et du Bem au mois de juin prochain.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 28 avr 2021
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