par Abdelkrim Zerzouri
La conspiration ciblant l’Algérie qui a été dévoilée, dimanche 25 avril, par le ministère de la Défense nationale (MDN), et qui a mis directement en cause le mouvement séparatiste «MAK», incite à croire que le Hirak « pacifique » n’arrange plus les visées de ce mouvement séparatiste, ainsi que d’autres qui y ont fait leurs nids.
Ces cercles qui s’accrochent à faire aboutir leur thèse, coûte que coûte, sont-ils arrivés à la conclusion que le Hirak, ne pouvant se substituer aux politiques, a atteint ses limites ? Veulent-ils, ainsi, passer à d’autres actions, notamment en cherchant à provoquer des dérapages incontrôlés à travers des attentats meurtriers qui prendraient pour cible ces manifestants, eux-mêmes, qu’on tente de mobiliser le plus longtemps possible dans la rue ? Ce que révèle en trame de fond l’enquête du MDN: projeter des attentats qui jetteraient le trouble sur les auteurs, et qui leur ouvrirait la voie à exploiter, ensuite, les images dans leurs campagnes subversives et implorer l’intervention étrangère dans les affaires internes du pays. C’est ce qui leur reste comme capital à exploiter, le plus rapidement possible, mettre le feu aux poudres dans cette rue encore grouillante, et braquer l’opinion internationale sur l’Algérie, où l’on espère semer le trouble et le deuil.
C’est une énième alerte des services de Sécurité du MDN, qui ont par le passé déjoué des tentatives d’attentats contre les manifestants, dont un plan de sabotage, à la veille des élections présidentielles du 12 décembre 2019, où se trouvait également impliqué un étudiant militant du «MAK». Mais, cette dernière tentative, déjouée à la veille d’un autre rendez-vous électoral, les législatives du 12 juin, semble contenir une concentration d’efforts nuisibles et bien planifiés pour mettre fin au mouvement de contestation pacifique en Algérie et aborder une nouvelle ère d’opposition plus offensive, plus radicale. Une opposition qui cherche à basculer sur un mode opératoire violent, puisque les services de sécurité du MDN ont saisi lors de cette opération des armes de guerre et des explosifs destinés à l’exécution de ces plans criminels. Et, comme par le passé, ces mêmes parties tentent de réfuter tout projet d’attentat en Algérie.
Le «MAK» est, ainsi, monté au créneau immédiatement après la divulgation des informations par le MDN, pour réfuter ces accusations, soutenir que le «MAK» est un mouvement pacifique et qu’il met au défi le MDN de donner le nom, la date et le lieu de naissance du militant du «MAK» qui a fait des aveux à propos de cette conspiration. Dans la nuit du lundi 26 avril, ce n’est pas seulement ces renseignements qui ont été rendus publics, mais plus encore. Car, la chaîne publique algérienne TV A3 a divulgué, lundi soir, l’identité de ce militant du «MAK» passé aux aveux, en l’occurrence Haddar Nour Eddine, et diffusé l’extrait d’un témoignage dans lequel il se présente comme un trafiquant d’armes et dit en avoir acheté à la demande de membres du «MAK». Et, il y aurait une autre charge qui confirme l’existence d’un plan de conspiration en préparation, et qui implique des tendances séparatistes. Ce n’est certainement pas par un hasard du discours que Youcef Aouchiche, le premier secrétaire du FFS, a lancé lors de la session du Conseil national, tenu samedi, soit une journée avant la divulgation par le MDN de ces projets d’attentats et d’actes criminels, une sévère mise en garde contre toutes les velléités séparatistes visant la sacralité de l’unité nationale et l’intégrité de l’Algérie et dénoncé des parties qui «jouent avec le feu» à un moment crucial de l’histoire du pays.
Le Quotidien d’Oran, 28 avr 2021
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