La machine des élections législatives et bel et bien lancée et rien, désormais, ne pourra l’arrêter. Quel que soit le taux de participation et la coloration majoritaire de la nouvelle Assemblée populaire nationale, il est évident que sa composante sera majoritairement renouvelée. Les candidats qui deviendront députés de la nation de plein droit trouveront un hémicycle remis à neuf et assez peu de vieux routiers pour leur apprendre le métier. Mais ils savent qu’en plus de se mettre au service de leurs électeurs, ils seront amenés à débattre de projets de lois censées mettre le pays sur la voie de la démocratie. C’est bien là la principale mission de la nouvelle APN, qui devra prouver son poids sur la scène politique et convaincre les Algériens de son utilité. Ainsi la première Assemblée est appelée à jouer un rôle historique, celui de donner à la nation les outils de son émancipation politique. Un nouveau point de départ qui n’occulte pas pour autant toutes les luttes consenties par tous les politiques algériens avant et après l’indépendance. La nouvelle Assemblée devrait rester dans la mémoire collective algérienne, comme la première institution de la nouvelle Algérie.
Tout cela est peut être vrai, sauf qu’au jour d’aujourd’hui et à quelques semaines du rendez-vous politique, personne ne peut prétendre connaître la direction que prendra le pouvoir législatif après le 12 juin prochain. Les grandes formations qui ont toujours écrit le récit politique nationale ont tous perdu de leur audience et ont présenté par force de loi de nouvelles figures, inconnues du grand public. Présentée comme historique, la nouvelle Assemblée ressemblera, toute proportion gardée, au Crua. De jeunes militants qui en demandent et qui auront la destinée de l’Algérie entre les mains.
C’est peut être trop optimiste comme prévision-constat, mais il est clair que la prochaine génération de politiques doit reprendre le chantier, laissé en jachère aux premières années de l’indépendance. Il s’agira de construire une classe politique saine, démocratique et ouverte aux débats contradictoires. Autant de préalables incontournables pour espérer voir émerger la nouvelle Algérie.
Même s’il est vrai qu’à ce jour, le pouvoir législatif opère en réaction à l’exécutif, l’espoir de voir cette relation évoluer dans le bon sens, à savoir un gouvernement politique issue d’une majorité parlementaire ou présidentielle légalement élue, est de mise.
Nabil G.
Ouest Tribune, 27 avr 2021
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