Les législateurs de l’UE ont débattu pour la dernière fois mardi de l’accord commercial post-Brexit entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne, avant un vote qui devrait donner à l’accord une approbation écrasante.
Ce vote devrait constituer la dernière étape vers la ratification de l’accord de commerce et de coopération, conclu en décembre après plus de quatre ans de négociations acrimonieuses et de méfiance persistante, alors que la Grande-Bretagne mettait fin à 47 ans d’appartenance à l’UE.
« C’est un divorce. C’est un avertissement, le Brexit. C’est un échec de l’Union européenne et nous devons en tirer les leçons », a déclaré le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, aux législateurs, qui l’ont ovationné pour son travail.
L’accord élaboré dans les derniers jours de 2020 n’est entré en vigueur que provisoirement jusqu’à la fin avril, dans l’attente de l’approbation du Parlement européen. Les législateurs voteront mardi en fin de journée et le résultat sera rendu public mercredi matin.
Il ne fait aucun doute qu’ils soutiendront l’accord, après que les commissions de l’assemblée l’ont approuvé par 108 voix contre une. Dans le cas contraire, les liens entre l’UE et le Royaume-Uni reviendraient aux conditions de base de l’Organisation mondiale du commerce, avec des quotas et des droits de douane.
Même avec un accord commercial, les exportations britanniques vers l’UE ont chuté de 47 % en janvier-février et les importations de 20 %, ce qui est bien plus que les baisses enregistrées par les autres partenaires commerciaux de l’UE.
Toutefois, le vote n’était pas certain, le Parlement ayant protesté contre les modifications apportées par le Royaume-Uni aux accords commerciaux avec l’Irlande du Nord, ce qui a incité Bruxelles à engager une action en justice.
Manfred Weber, responsable parlementaire du Parti populaire européen (centre-droit), a déclaré que ses collègues approuveraient l’accord, mais qu’ils s’inquiétaient de sa mise en œuvre, car ils ne font pas confiance au gouvernement du Premier ministre britannique Boris Johnson.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’accord commercial prévoyait des outils, notamment la fermeture de l’accès au marché, pour assurer la conformité.
« Laissez-moi être claire : nous ne voulons pas avoir à utiliser ces outils. Mais nous n’hésiterons pas à les utiliser si nécessaire », a-t-elle déclaré au début du débat.
Une fois que le Parlement aura donné son accord, les 27 pays de l’UE devraient approuver l’accord. L’Union informera alors la Grande-Bretagne et l’accord commercial sera officiellement conclu.
Les législateurs votent également sur une résolution d’accompagnement de 17 pages qui qualifie le Brexit d' »erreur historique ».
Le texte indique que le Parlement regrette la portée limitée de l’accord, qui ne prévoit aucune coopération en matière de politique étrangère ou d’échanges d’étudiants, et note que les opportunités pour l’économie britannique, largement basée sur les services, sont « considérablement réduites ».
Reuters, 27 avr 2021
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