Entre Moscou et Washington, à terme, il faudra que « la Turquie choisisse son camp »

Si la situation se tend entre Ankara et Washington, notamment du fait de la reconnaissance américaine du génocide arménien, Erdogan continue de jouer l’équilibriste: la Turquie est en négociation avec Moscou pour se procurer un nouveau lot de systèmes de défense anti-missiles S-400.

Il y a de l’eau dans le gaz entre les …Etats-Unis et la Turquie. Et la crispation a atteint des sommets ces derniers jours après la reconnaissance du génocide arménien par Washington. Le ministre turc des Affaires étrangères a convoqué ce samedi 24 avril l’ambassadeur américain pour protester contre la décision du Président Joe Biden.

La Turquie a toujours été intransigeante dans son refus d’admettre avoir perpétré un génocide à l’encontre des Arméniens. Le sujet est toujours aussi sensible pour les Anatoliens. Lors d’une réunion avec des conseillers ce 22 avril, Erdogan a indiqué « qu’il continuerait de défendre la vérité contre ceux qui soutiennent le mensonge du soi-disant « génocide arménien » […] à des fins politiques ».

Au cœur des bisbilles entre les deux Etats, pourtant alliés et membres de l’Otan, se pose toutefois un grief d’ordre plus technique et stratégique: la commande de systèmes de défense anti-missiles russes S-400. La semaine dernière, le ministre turc des Affaires étrangères a annoncé la poursuite des négociations avec Moscou sur un second lot S-400 pour le pays. « Nous dire quoi acheter et à qui, ce n’est pas correct. Ils [les USA, ndlr] savent pourquoi nous avons acheté le S-400. Nous en avions besoin et nous l’avons acheté. Avons-nous besoin de plus ? Oui. Si vous voulez que nous achetions chez vous, vous devez offrir des prix raisonnables et des conditions appropriées – garanties, transfert de technologies « , soulignait le ministre Mevlut «Cavusoglu sur l’antenne de la chaîne Haberturk TV la semaine dernière.

Le Maghreb, 27 avr 2021

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