Total déclare la force majeure sur son projet de GNL au Mozambique après des attaques

Le groupe énergétique français Total (TOTF.PA) a déclaré lundi la force majeure sur son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de 20 milliards de dollars au Mozambique et a retiré tout le personnel du site après les attaques des insurgés liés à l’État islamique le mois dernier.

Des dizaines de civils ont été tués en mars dans la ville côtière mozambicaine de Palma, à proximité de projets gaziers d’une valeur de 60 milliards de dollars qui visent à transformer l’économie du Mozambique.

Ces attaques ont porté un coup aux plans de Total et de son rival Exxon Mobil (XOM.N), qui a également un projet de GNL au Mozambique, visant à faire de ce pays africain un important producteur de GNL pour l’Australie, le Qatar, la Russie et les États-Unis.

Cette décision intervient également au moment où les grandes entreprises du secteur de l’énergie réévaluent leur approche du GNL, autrefois considéré comme un combustible d’avenir en raison de ses émissions plus faibles que celles du charbon ou du pétrole, mais aujourd’hui soumis à une réévaluation dans le cadre de la volonté de réduire encore plus profondément les émissions de carbone.

« Compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire […] Total confirme le retrait de l’ensemble du personnel du projet Mozambique LNG du site d’Afungi. Cette situation conduit Total, en tant qu’opérateur du projet Mozambique LNG, à déclarer la force majeure », a déclaré la société.

Total, qui prévoyait de produire sa première cargaison dans le cadre du projet en 2024, a suspendu ses travaux le 27 mars après l’attaque des militants.

Déclarer la force majeure implique une suspension plus lourde et permet à Total d’annuler les contractants.

La force majeure était « le seul moyen de protéger au mieux les intérêts du projet jusqu’à ce que les travaux puissent reprendre », a ajouté une porte-parole de Total.

Le président du Mozambique, Filipe Nyusi, a déclaré ce mois-ci que le gouvernement s’efforcerait de rétablir la paix dans le pays après l’attaque militante du mois dernier près des projets gaziers de plusieurs milliards de dollars soutenus par les compagnies pétrolières mondiales.

Le gouvernement mozambicain doit tenir une conférence de presse sur la situation ce lundi matin.

Le projet GNL comprend le développement des champs de gaz naturel de Golfinho et d’Atum dans la concession Offshore Area 1 et la construction d’une usine de liquéfaction à deux trains d’une capacité de 13,12 millions de tonnes par an (mtpa).

Total est l’opérateur du projet Mozambique LNG et a obtenu en juillet un financement par emprunt de 14,9 milliards de dollars pour financer son déploiement.

Reuters, 26 avr 2021

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