Immigration

Par Fouzia Mahmoudi

Durant la période précédant la campagne présidentielle de 2017 en France, la droite a presque totalement abandonné le discours sur l’immigration pour se positionner, notamment par rapport aux centristes. D’ailleurs, plusieurs personnalités de droite ont même décidé de quitter Les Républicains sous la présidence de Laurent Wauquiez, ce dernier étant accusé de faire le jeu de l’extrême-droite en ayant un discours ferme sur l’immigration et la sécurité. Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle de 2022, qui aujourd’hui mise sur les thématiques sécuritaires, assurait pourtant en 2017 lorsqu’il quittait LR : «Je ne reconnais plus ma famille politique». «Je n’aime pas sa politique de l’agressivité et des boucs émissaires», avait-il également dit de Wauquiez, critiquant notamment ses déclarations sur «le cancer de l’assistanat».

Même son de cloche chez Valérie Pécresse qui avait alors également quitté son parti car en désaccord avec la nouvelle direction et ses idées trop droitières. Mais aujourd’hui celle qui ambitionne de porter les couleurs de la droite à la prochaine présidentielle, change elle aussi de discours. Pécresse est revenue hier sur l’attaque au commissariat de Rambouillet et développé ses propositions pour lutter contre le terrorisme. «Il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration», estime-t-elle . «On a frappé le visage de la France. La police, c’est la Nation, l’État», a réagi Pécresse, avant d’énumérer plusieurs propositions pour mieux lutter contre le terrorisme. «Dans cette guerre, il n’y a pas de risque zéro, pas de réponse à tous les risques», explique l’ex-LR. Mais, ajoute-t-elle, «il y a toute une série de failles dans nos dispositifs qui doivent être comblées».

Sur la question de l’immigration, Pécresse martèle qu’il faut «contrôler nos frontières», puis «travailler sur l’immigration clandestine» en posant la question de la «régularisation». «Il faut renvoyer les clandestins dans leur pays d’origine», insiste la fondatrice de Libres ! «Il y a aujourd’hui un vrai sujet sur les frontières. C’est un sujet qui n’est pas que national, mais aussi européen», dit l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.

Aussi, ajoute-t-elle, «nous devons organiser à la frontière de l’Union européenne ce qu’on appelle la procédure d’asile à la frontière». Autrement dit, «cela veut dire que tous les migrants qui arrivent sans papiers aux frontières, qui demandent l’asile, ne doivent pas pouvoir pénétrer sur le sol européen. On doit pouvoir examiner leur demande d’asile aux frontières et les renvoyer chez eux s’ils ne sont pas persécutés».

Depuis 2012, le séjour illégal sur le territoire français n’est plus un délit. Une situation qui doit être revue, selon la présidente de la région Île-de-France. Ainsi, celle qui il y a encore cinq estimait que d’aborder ses thématiques faisait le jeu du Rassemblement National réalise, au vu de l’actualité et des sondages d’opinions, que les Français, dans une large majorité, réclament des mesures sérieuses que ce soit sur l’immigration ou la sécurité.

Reste à voir si les électeurs seront convaincus par les revirements opportuns de Pécresse et Bertrand sur ces dossiers, ou s’ils leur préféreront des candidats plus constants dans leurs positions.

Le Jour d’Algérie, 26 avr 2021

Etiquettes : France, immigration, sécurité, campagne électorale, élections présidentielles, droite, exttrême droite, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Les Réoublicains, Rassemblement National,



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