Algérie/ Situation soci-économique et politique : Les doléances de l’opposition

La situation socioéconomique ne laisse décidément pas les partis politiques indifférents. Il est vrai que, l’agitation sociale connait depuis quelques semaines, une courbe franchement ascendante. Des grèves ont eu lieu en effet dans plusieurs secteurs d’activité.

Cette donne n’ a donc pas échappé à quelques partis d’opposition, à l’exemple du FFS, du RCD et du PT, qui l’ont clairement fait savoir et ont, à l’évidence, fait plusieurs reproches au pouvoir, tant sur le plan politique qu’économique et social. Le FFS dresse, dans ce cadre, un constat des plus sévères. « Les grèves et les mouvements sociaux, qui se développement sur tout le territoire national, dans le secteur de l’éducation, de la santé, et des services publics, reflètent cette déliquescence à tous les niveaux. Le manque de liquidités au niveau de la poste, les coupures d’eau récurrentes, les pénuries de produits de base, traduisent une mauvaise gestion des autorités concernées », note le vieux parti d’opposition dans une déclamation rendue publique, à l’occasion de la réunion, ce week end, de son Conseil national. Le FFS pointe un doigt accusateur en direction du pouvoir qui est, selon la déclaration, incapable « à juguler l’inflation, à stabiliser la monnaie nationale et à sauvegarder l’emploi et le pouvoir d’achat des citoyens ».

Le RCD n’est pas en reste puisque lui aussi estime que « tous les ingrédients sont réunis et tous les indicateurs suscitent une inquiétude réelle ». Le secrétariat national du RCD considère, dans son communiqué, que sur « le plan économique, de nombreux indicateurs suscitent une inquiétude réelle. La dépréciation fulgurante de la monnaie nationale et ses répercussions sur un pouvoir d’achat, déjà bien mal au point, aggrave la précarité de très larges couches de la société ». Il en est de même de la « flambée de prix sans précédent, enregistrée durant ces premiers jours du mois de Ramadhan, et qui touche la quasi-totalité des produits alimentaires devenus inaccessibles ». Autant dire que, pour ces deux partis de l ‘opposition, la situation est très inquiétante, voire même alarmante, d’où cette mise en garde au pouvoir face à une situation intenable pour de nombreux pans de la siccité. La montée en force de la contestation sociale est sans doute le reflet de cette inquiétude transparait dans les déclarations des deux partis politiques.

Il est vrai que durant ce Ramadhan les prix connaissent une flambée sans précédent au moment ou quelques produits de première nécessité, comme c’est le cas pour l’huile de table, se raréfient sur le marché national. Le RCD et le FFS n’ont pas pour autant oublié le plan politique, puisque ils n’ont pas manqué de fustiger la démarche du pouvoir et notamment prochain scrutin législatif d 12 juin. Le FFS, qui a décidé de ne pas participer à cette élection, dit aussi avoir alerté « les décideurs sur les risques majeurs qui résulteraient du maintien de ces élections, alors que les conditions ne sont pas réunies ». Dans cette même veine le RCD, qui a lui aussi décédé de boycotter l’échéance du 12 juin, s’attaque de nouveau à la feuille de route du pouvo r.

Par : KAMAL HAMED

Le Midi Libre, 26 avr 2021

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