Le Maroc considère l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario comme « injuste » et un « geste de mauvais voisinage ».

La diplomatie du pays voisin laisse filtrer le grand malaise provoqué par l’arrivée de Brahim Ghali.

Le Maroc considère comme un geste « injuste » et de « mauvais voisinage » l’accueil en Espagne, dans un événement étrange où il est arrivé sous une fausse identité, du président de la République arabe sahraouie démocratique et leader du Front Polisario, Brahim Ghali, qui est soigné d’un coronavirus dans un hôpital de Logroño.

Un « haut responsable de la diplomatie marocaine », cité par le portail Le360, a également démenti la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, lorsqu’elle a déclaré que l’affaire n’affecterait pas les relations entre les deux pays.

Le diplomate s’est étonné des « contradictions inhérentes à ces propos ; et a souligné : « en accueillant secrètement le chef des séparatistes, les autorités espagnoles n’ont pas considéré le Maroc comme un ami et un partenaire privilégié (…) L’Espagne sait très bien que la question du Sahara est existentielle pour le Royaume du Maroc. Pourquoi alors a-t-elle préféré manœuvrer, sinon jouer, dans le dos du Maroc ? »

Il a également regretté « l’attitude déloyale qui contredit l’esprit de partenariat et de bon voisinage entre les deux pays (…) Cette attitude suscite des incompréhensions et des interrogations au Maroc ».

Il a également rappelé la collaboration avec l’Espagne sur « des questions qui sont importantes, comme le terrorisme ou l’immigration ; l’interaction avec le Maroc est transparente. Et lorsqu’il s’agit d’une question dont l’Espagne mesure parfaitement l’importance pour le Maroc, notre voisin du nord manœuvre en coulisse ». « Où est la confiance et le partenariat stratégique. Quand on prétend être un partenaire stratégique, on n’est pas complice des ennemis de ce partenaire », a-t-il déploré. Et il a ajouté : « Le Maroc prend acte d’une attitude déloyale ».

Il se demande, à cet égard, pourquoi l’Espagne « a dû accepter Brahim Ghali sous une fausse identité ».  » Et d’ajouter : « Pourquoi l’exécutif espagnol essaie-t-il de se soustraire des limitations du pouvoir judiciaire ? « , en référence aux affaires en cours que Ghali a dans notre pays.

La Razon, 24 avr 2021

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