L’AMBASSADEUR DE FRANCE EN ALGÉRIE TRANSGRESSE LES LIMITES DES US ET COUTUMES DIPLOMATIQUES : François Gouyette, se veut tuteur et donneur de leçons
L’ambassadeur français en Algérie, François Gouyette, est-il en train de parasiter les tentatives de rapprochement algéro- français, exprimées des deux bords de la méditerranée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ?
C’est la question que se posent de nombreux observateurs qui s’interrogent sur les véritables motifs de l’activisme de ce diplomate qui est en train de dépasser les normes en matière des us et coutumes en diplomatie. D’ailleurs, son attitude n’a pas manqué d’irriter les autorités algériennes qui n’ont pas manqué de le rappeler à l’ordre à l’occasion d’un entretien accordé, le 16 décembre dernier, par le porte-parole de l’exécutif, ministre de la communication, Ammar Belhimer, au site libanais Al Mayadeen Net.
Ce dernier, dans une réponse, a été très clair en rappelant au diplomate français qu’il était en train d’outrepasser les lois internationales et les normes diplomatiques, que chaque représentation étrangère doit respecter. « Aucun diplomate ne peut ignorer les règles fondamentales des pratiques diplomatiques, au risque de se voir confronté à des mesures [de rétorsion] de la part du pays hôte », avait-il indiqué.
François Gouyette et malgré sa parfaite connaissance de la région du Maghreb, de sa maîtrise de la langue arabe et de son penchant pour la musique ne font pas de lui un ressortissant algérien en mesure de s’intéresser à la « chose politique » de son pays. Il reste le représentant d’un pays étranger accrédité, dans le cadre de ses strictes missions diplomatiques, dans un pays souverain. Ce dernier a multiplié les ingérences dans les affaires algéro-algériennes en recevant des dirigeants de partis politiques connus pour défendre des thèses obscures pour une transition soit disant démocratique en Algérie. Les partisans d’une solution de transition ont tous défilé dans son bureau, ce qui est une ingérence caractérisée dans une affaire qui ne regarde ni de près, ni de loin son pays la France.
Certes, les diplomates accrédités dans une capitale ont dans la perspective d’élaborer leurs câbles d’information à leurs gouvernements, toute la latitude de rencontrer des personnalités politiques, des activistes, des chefs d’entreprises, des journalistes, des animateurs de la société civile et bien d’autres acteurs de la vie politique, sociale économique ou autres d’un pays. Cela reste dans le strict cadre de leurs missions et de leur volonté de s’informer pour élaborer des rapports à leur tutelle, rapports qui prépareraient des visites de présidents, de ministres, de missions économiques ou autres. Mais choisir les partisans d’une solution, relève d’une volonté délibérée de favoriser un bord politique au détriment d’un autre, ce qui est une ingérence caractérisée dans les affaires internes d’un pays souverain. L’épisode du démantèlement d’une bande composée de huit individus qui recevaient un financement d’une représentation diplomatique en Algérie, laisse supposer que certaines parties veulent influer, à dessein, sur le cours des événements en Algérie.
Pour moins que ça, des diplomates se sont retrouvés frappés du sceau de « persona non grata » et expulsés. L’Algérie est en train de gérer cette situation avec doigté pour ne pas compromettre les efforts de normalisation des relations entre Alger et Paris. François Gouyette ne doit pas assimiler le silence des autorités du pays d’accueil comme une faiblesse ou une façon de cautionner ses errements. Il devrait se conformer aux us et coutumes en matière de diplomatie et ne plus jouer au donneur de leçons ou du tuteur prêt à choisir le destin des Algériens à leur place.
Slimane B.
Le Courrier d’Algérie, 25 avr 2021
Etiquettes : Algérie, France, François Gouyette, ambassadeur, ingérence, Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron, diplomatie, us et coutumes, normes diplomatiques, représentation étrangère,