Le tribunal de la concurrence du Kenya a ordonné à la chaîne de supermarchés française Carrefour de réviser ses accords avec ses fournisseurs dans les 30 prochains jours, après avoir déclaré le détaillant coupable d’abus de pouvoir d’achat.
La décision du tribunal fait suite à une déclaration similaire de l’Autorité de la concurrence du Kenya, qui, en février 2020, a estimé que Carrefour Kenya avait enfreint les pratiques de concurrence loyale en forçant ses fournisseurs à accorder des rabais et à payer des frais de référencement pour que leurs produits soient présents dans ses rayons entre 2015 et 2018.
Le détaillant avait également été accusé de transférer le risque commercial au fournisseur et de déréférencement unilatéral de fournisseurs.
Majid Al Futtaim, qui détient la franchise Carrefour dans plus de 30 pays du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie, a fait appel de la décision de l’autorité auprès du tribunal. Selon les deux décisions, les accords actuels avec les fournisseurs donnent au détaillant un avantage déloyal sur ses concurrents en accordant d’énormes remises aux clients, mais au détriment des fournisseurs.
Carrefour a ouvert son premier magasin de détail au Kenya en 2016, et exploite désormais 12 points de vente à travers les villes de Nairobi et Mombasa. Ses ventes dans la plus grande économie d’Afrique de l’Est ont bondi de 28 % entre 2018 et 2019 pour atteindre 172 millions de dollars (124 millions de livres sterling).
Cette croissance est intervenue à un moment où les marques de supermarchés locales telles qu’Uchumi et Nakumatt se sont effondrées.
BBC Afrique, 23 avr 2021
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