par Abdou BENABBOU
Après des remous et des contestations plus qu’audibles où des oppositions de chefs d’Etat du vieux continent n’étaient pas absentes, la super coupe européenne de football a été tuée dans l’œuf. Avec une telle création, avait-on mis en garde, la noblesse du sport serait ternie et rien ne serait plus comme avant. Des artificiers du verbe se sont joints à la FIFA pour traiter les initiateurs du projet d’épiciers de basse classe dont le but était de vouloir livrer le football au pouvoir de l’argent.
Risible démarche de ceux qui partent en guerre contre l’initiative des présidents des grands clubs européens qui à bien voir n’ont fait que se conformer à la logique d’un état des lieux où il n’est plus question que d’argent.
Le summum de la plaisanterie de ce supposé bras de fer planétaire a été atteint par l’indéchiffrable myopie feinte des acteurs et des commentateurs opposés au projet pour inciter à se demander de qui se moque-t-on. Tous savent que les tracés des événements et leurs programmations convergent vers le gain financier jusqu’à transformer des sportifs en gladiateurs des temps présents et à faire d’un prétendu génie humain un objet de marchandise. Les dites vedettes sportives pour un temps court se vendent et s’achètent au gré de la valeur boursière du moment pour atteindre maintenant des sommes qui donnent le tournis et ne font plus scandale. Les héros des stades n’ont souvent pas droit à la parole, trop heureux d’être livrés à des étals qui n’ont rien à envier aux marchés esclavagistes d’antan.
Le football, comme quelques autres disciplines sportives, est devenu depuis longtemps d’abord une simple affaire de gros sous et les cris effarouchés de ceux qui prétendent défendre l’étique et la morale fourvoient leurs argumentations dans une naïveté préfabriquée. Le monde footballistique est devenu une grande industrie où le troc des milliards dépasse l’entendement et un match n’offre plus seulement du plaisir aux yeux. Il étale une superbe crédulité des spectateurs et des téléspectateurs de plus en plus partants pour se laisser entraîner dans une planétaire escroquerie. Sans eux le football n’existerait pas. Ce sont eux qui paient le fruit d’une passion au même titre que ceux qui sont soumis à la dictature des mauvaises addictions.
Le Quotidien d’Oran, 24 avr 2021
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