Mauritanie / Ould Abdelaziz refuse de comparaître devant un juge d’instruction

L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a refusé aujourd’hui de se présenter devant le juge d’instruction qui l’avait convoqué pour l’interroger sur son implication présumée dans une affaire de corruption durant son mandat présidentiel (2008-2019).

Comme l’ont indiqué des sources judiciaires à Efe, Abdel Aziz a une fois de plus invoqué l’article 93 de la Constitution mauritanienne qui, selon son interprétation, établit qu’un président de la République, actuel ou ancien, ne peut être jugé que par une haute cour de justice, qui n’existe pas encore dans le pays.

Toutefois, les rivaux de l’ancien chef d’État mauritanien affirment que cette clause constitutionnelle ne couvre le président que lorsqu’il est en fonction.

Le 11 mars, Aziz a été formellement inculpé de « détournement de fonds, blanchiment d’argent et enrichissement illicite » et placé sous contrôle judiciaire ; le juge lui a ensuite interdit de quitter la ville de Nouakchott sans son autorisation préalable.

Une douzaine d’autres anciens hauts fonctionnaires et hommes d’affaires proches d’Aziz ont été convoqués par les tribunaux pour les mêmes chefs d’accusation, mais aucune date n’a encore été fixée pour leur procès.

La justice mauritanienne a également confisqué 4 000 millions d’ouguiyas (près de 100 millions d’euros) à l’ancien président et aux membres de sa famille.

Les poursuites à l’encontre d’Aziz ont débuté en décembre 2019 après la formation d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les crimes économiques commis entre 2008 et 2019, une période correspondant à son mandat présidentiel.

C’est la première fois dans l’histoire de la Mauritanie qu’un ancien président de la république est jugé dans le pays.

Agences

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