Selon le gendarme des finances publiques, la priorité au développement annoncée par Paris pour la région n’a «été qu’en partie suivie d’effet», ajoutant que 60% des sommes françaises versées ont été affectées aux actions militaires plutôt qu’au développement des pays du Sahel.
Il y a les stratégies couchées sur le papier et réaffirmées dans les discours politiques. Et puis il y a les faits. Au Sahel, la Cour des comptes estime que l’écart entre les ambitions annoncées par la France et la réalité de ses engagements est grand, a rapporté le journal Le Monde.
Les dépenses françaises en faveur des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) ont plus que doublé entre 2012 et 2019, passant de 584 millions d’euros a l’aube du déclenchement de la guerre au nord du Mali, a plus de 1,17 milliard d’euros sept ans plus tard. Mais l’aide accordée a la stabilisation et au développement, elle, n’a «pas suivi la même progression», note le rapport. Entre 2012 et 2019, le montant annuel qui leur a été alloué a même baissé, passant de 431 millions d’euros a moins de 325 millions. Selon la Cour des comptes, environ 60% des sommes françaises versées au Sahel ont ainsi été affectées aux actions militaires, sur la même période.
Pourtant, publiquement, les officiels français ont maintes fois insisté sur l’urgence de financer le développement dans cette région qui figure parmi les plus pauvres du monde.
Mais selon la Cour des comptes, «la priorité affichée en faveur de la zone Sahel ne s’est pas traduite dans les faits: les cinq Etats sahéliens représentaient, en 2018, 10% de l’APD [aide publique au développement] française en Afrique et le Mali 2,5 %. Des propositions inchangées par rapport a 2013».
Echourouk online, 24 avr 2021
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