La France s’inquiète de la stabilité du Tchad après la mort de Déby

L’annonce mardi de la mort du président Idriss Deby Itno des suites des blessures des champs de bataille a plongé le Tchad dans l’incertitude et alarmé les dirigeants occidentaux qui le considéraient comme un allié clé dans cette région agitée.

PARIS – Le gouvernement français est préoccupé par la stabilité politique du Tchad après la mort soudaine de son dirigeant de longue date, mais ne pense pas que ses nouveaux dirigeants se désengageront de la lutte anti-jihadiste au Sahel, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

« Cela m’inquiète. Il faut être très vigilant sur la stabilité de la situation », a déclaré Le Drian sur France 2.

« Le conseil militaire de transition va-t-il assurer la stabilité et la cohésion du Tchad? » il a dit.

L’annonce mardi de la mort du président Idriss Deby Itno des suites des blessures du champ de bataille a plongé le Tchad dans l’incertitude et alarmé les dirigeants occidentaux qui le considéraient comme un allié clé dans cette région agitée.

Les forces rebelles ont promis de poursuivre leur avancée vers la capitale N’Djamena, où le fils de Deby, Mahamat Idriss Deby, âgé de 37 ans, a assumé la présidence à la tête d’un conseil militaire.

Les partis d’opposition ont dénoncé un «coup d’État institutionnel», soulevant le spectre d’un vide politique alors même que le Tchad et d’autres nations ouest-africaines luttent contre des insurrections djihadistes enracinées.

Le Drian a reconnu qu’en vertu de la constitution tchadienne, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi aurait dû assurer la transition.

« Mais il a refusé en raison de la situation sécuritaire exceptionnelle », a déclaré Le Drian.

Il a ajouté que le conseil devait clarifier « comment l’armée tchadienne va remplir ses engagements envers la force commune sahélienne ».

Le Tchad est un contributeur majeur à la force anti-jihadiste du G5, avec quelque 1 200 soldats stationnés au Niger près des frontières avec le Mali et le Burkina Faso, ainsi que des centaines d’autres en poste avec la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali.

Les troubles dans le pays pourraient inciter les nouveaux dirigeants du pays à ramener ces soldats chez eux, ce qui pourrait compliquer la tâche de l’opération Barkhane de 5 100 membres de la France au Sahel.

Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que les troupes seraient retirées, Le Drian a répondu: « Je ne peux pas l’imaginer … Je ne pense pas que le conseil militaire de transition reviendra sur ses engagements. »

Eyewitness News, 22 avr 2021

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