La France ouvre une enquête sur le terrorisme après l’agression au couteau d’un commissariat de police

RAMBOUILLET, France (AP) – Les autorités françaises ont ouvert une enquête sur le terrorisme et ont arrêté trois personnes après qu’un fonctionnaire de police ait été poignardé à mort dans un commissariat de la région parisienne. Des agents ont tiré et tué l’agresseur sur les lieux vendredi, selon les autorités.

L’attaque a stupéfié le quartier résidentiel tranquille près du célèbre château historique de Rambouillet, et a suscité de nouvelles promesses du gouvernement français de lutter contre l’extrémisme et de protéger la police.

Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a déclaré aux journalistes que son bureau avait pris en charge l’enquête parce que l’agresseur avait repéré la station à l’avance, en raison des déclarations qu’il a faites pendant l’attaque et parce qu’il visait un fonctionnaire de police.

M. Ricard n’a pas fourni de détails sur l’identité de l’agresseur, son mobile ou ses liens supposés avec le terrorisme. Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour assassinat d’une personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec un groupe terroriste.

Les médias français ont identifié l’attaquant comme étant un résident français de 37 ans, sans casier judiciaire ni antécédents de radicalisation. Un fonctionnaire judiciaire français a déclaré que le suspect était né en Tunisie et que des témoins l’ont entendu dire « Allahu akbar », ce qui signifie « Dieu est grand » en arabe, pendant l’attaque. Le fonctionnaire judiciaire n’était pas autorisé à être nommé publiquement pour parler d’une enquête en cours.

La police a perquisitionné le domicile de l’attaquant, également à Rambouillet, et a arrêté trois personnes de son entourage, selon le fonctionnaire.

Le Premier ministre français Jean Castex s’est précipité sur les lieux avec d’autres responsables et a promis la « détermination du gouvernement à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes ». Des extrémistes islamiques et d’autres personnes ont perpétré de multiples attaques terroristes en France ces dernières années, dont plusieurs visant la police.

La fonctionnaire tuée vendredi était une employée administrative de 49 ans qui travaillait pour les services de la police nationale, a déclaré un porte-parole de la police nationale à l’Associated Press. La police n’a communiqué que son prénom, Stéphanie.

Elle avait quitté brièvement la gare pour prolonger le temps de sa place de parking, et a été attaquée dans le passage d’entrée à son retour, a déclaré Valérie Pecresse, présidente de la région parisienne.

« Les policiers sont des symboles de la république. Ils sont la France », a déclaré Mme Pecresse aux journalistes présents sur les lieux, ajoutant : « Le visage de la France » était visé.

L’attaque a eu lieu au sud-ouest de Paris, juste à l’intérieur du commissariat de la ville de Rambouillet, à environ 750 mètres d’un ancien château royal qui est parfois utilisé pour des négociations de paix internationales.

Des cordons de sécurité ont encerclé la zone après l’attaque au couteau. Des employés de police masqués se sont regroupés à l’extérieur de la gare, tandis que des agents en uniforme portant des gilets pare-balles surveillaient le quartier.

« Il y a une sorte de signature bien connue sur cette attaque, une attaque au couteau, à la gorge, contre une femme policière dans un bâtiment de la police », a déclaré à l’AP François Bersani, un responsable du syndicat de la police présent sur les lieux.

Le Premier ministre a noté que la région environnante des Yvelines a été le théâtre de deux attaques extrémistes islamiques particulièrement brutales contre des fonctionnaires ces dernières années : la décapitation d’un enseignant par un extrémiste tchétchène l’année dernière, et l’agression mortelle au couteau d’un couple de policiers à leur domicile en 2016 par un Français qui a fait allégeance au groupe État islamique.

L’attaque de vendredi est survenue alors que le gouvernement du président Emmanuel Macron durcit ses politiques de sécurité au milieu des préoccupations des électeurs concernant la criminalité et des plaintes des policiers qui se disent confrontés à un danger croissant. Ce changement intervient alors que la France se prépare aux élections régionales de juin, où la sécurité est un enjeu majeur, et à l’élection présidentielle de l’année prochaine, où le principal adversaire de Macron pourrait être la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, s’il brigue un second mandat.

Associated Press, 23 avr 2021

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