D’autres cas de contamination aux nouveaux variants britannique et nigérian ont été révélés par les services de l’Institut Pasteur d’Alger, ce qui porte le nombre global des personnes touchées par ces deux variants à 373. Un nombre qui ne cesse de monter, et qui on le sait tous, est loin d’être fidèle à la réalité du terrain, car l’opération de séquençage est très limitée et ne se fait qu’au niveau de Pasteur.
Par ailleurs, le nombre des contaminés au covid 19 continue son ascension et frôle les 200 cas par jour. Plus grave encore, le nombre des décès, lui aussi, augmente de manière systématique et est déjà à deux chiffres. Ceci au moment où tous lesprofessionnels de la santé avertissent sur le changement dangereux qui s’opère au niveau des hôpitaux où les services dédiés au covid sont à la limite du supportable, et tous craignent de revivre les mêmes tensions connues par deux fois déjà et qui ont été très difficiles à gérer.
Et même si à ce jour, les pouvoirs publics ne veulent pas trop intervenir médiatiquement, puisque aucun haut responsable de la Santé n’a pris la parole, peut être par souci de ne pas créer plus de tension et de panique qu’il n’en faut, il n’en demeure pas moins que quelque chose doit être entreprise, et plus de rigueur doit être imposée, au risque de voir les choses se compliquer davantage, et la situation échapper à tout contrôle.
Car à voir le comportement des citoyens dans les lieux ouverts ou fermés, dans les marchés ou les mosquées, dans les transports ou les administrations, l’inconscience et l’insouciance traînent en maîtres. Désormais, les gestes barrières, tous les trois, distanciation physique, lavage des mains et surtout le port du masque, ne sont plus d’actualité et presque personne ne les respecte plus. Les gens ont fait de la pandémie et du virus un fait du passé. Du moins ils le croient et pensent qu’ils ont assez respecté les recommandations et qu’il est venu le temps pour eux de retrouver leur liberté. Mais c’est surtout vers notre malheur, plus que vers notre liberté, que nous courons tous. Et nous pressons même le pas pour enclencher cette troisième vague qui est pourtant encore évitable, si nous revenons aux bases de la prévention.
Mais à côté de cela, il est plus que temps de lancer enfin la campagne de vaccination, qui reste encore symbolique et bien loin des promesses et des engagements premiers des pouvoirs publics. Un effort doit être fait en ce sens car il y va de la santé de tous les Algériens et de l’intérêt du pays qui ne peut vivre les cauchemars et les malheurs que connaissent les autres pays.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 24 avr 2021
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