Une enquête a été menée par le journal britannique « The Guardian », en collaboration avec le collectif de journalisme transfrontalier « Lost in Europe ».
Cette enquête, qui a touché 27 pays européens, a dévoilé que plus de 18.000 enfants migrants ont disparu, entre janvier 2018 et décembre 2020. Parmi les disparus, les enfants algériens, a indiqué l’article du journal britannique. L’enquête a pu recenser 18.292 enfants migrants disparus dans plusieurs pays européens, notamment la Grèce, mais aussi l’Italie et l’Allemagne et d’autres encore. Les enfants, qui sont des migrants clandestins, ont disparu après leur arrivée dans les pays européens. Cette enquête vise à dénoncer le fait que, les enfants soient forcés de se réfugier dans les bras des trafiquants d’êtres humains.
Les enfants algériens dans le lot
Cette enquête, qui n’a pas manqué de préciser que, « rien qu’en 2020, 5.768 enfants ont disparu dans 13 pays européens », a ajouté que « la plupart des enfants portés disparus au cours des trois dernières années son venus du Maroc en Europe, mais l’Algérie, l’Erythrée, la Guinée et l’Afghanistan figurent également parmi les principaux pays d’origine ». Malgré que le nombre d’enfants algériens disparus en Europe n’a pas été indiqué par cette enquête, le fait est là. Et le constat est glaçant. L’Algérie est parmi les principaux pays d’origine des 18.000 enfants disparus. Les enfants migrants algériens non accompagnés sont livrés à eux même, dans le Continent européen. Ces enfants peuvent être déjà morts, ou bien entre les mains des trafiquants d’êtres humains. Selon les calculs de cette enquête, « 90% des mineurs disparus étaient des garçons, et environ un sur six avait moins de 15 ans ». Cette enquête a toutefois conclu que « le nombre réel d’enfants disparus pourrait être beaucoup plus élevé ».
L’Europe protège-t-elle les migrants mineurs non accompagnés ?
Cette enquête soulève plusieurs questions. Outre le sort des enfants migrants, parmi lesquels figurent beaucoup d’Algériens, les auteurs de l’article de The Guardian s’interrogent à quel point « les pays européens sont capables ou désireux de protéger les enfants migrants non accompagnés ». « Le nombre élevé d’enfants disparus est le symptôme d’un système de protection de l’enfance qui ne fonctionne pas », a déclaré Federica Toscano, responsable chez « Missing Children Europe ». Cette responsable a également confié que « les organisations criminelles ciblent de plus en plus les enfants migrants, en particulier les enfants non accompagnés et beaucoup d’entre eux sont victimes d’exploitation par le travail et d’exploitation sexuelle, de la mendicité forcée et de la traite ». La même responsable a également indiqué, que « les procédures longues et lourdes pour obtenir une protection internationale ou pour retrouver la famille des enfants » est derrière ce phénomène de disparition qui, rappelons-le, a fait plus de 18.000 victimes entre janvier 2018 et décembre 2020. K. H
Le Midi Libre, 22 avr 2021
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