Rabat, 22 avril (EFE) – Le leader le plus charismatique et le plus connu du mouvement Hirak rifain marocain, Nasser Zafzafi, a annoncé aujourd’hui depuis sa prison qu’il démissionnait de son poste de dirigeant après avoir vu ses rêves d’unité « s’évaporer » et après avoit été déçu par les luttes intestines.
Sa démission a été communiquée par son père et porte-parole de facto, Ahmed Zafzafi, par le biais d’un message sur Facebook signé par Nasser depuis la prison marocaine où il est détenu depuis mai 2017 pour purger une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’État ».
Zafzafi, 41 ans, critique dans son message l’attitude de « personnes obsédées par le leadership, la célébrité et l’égocentrisme », qui ont empêché le Hirak de rester « comme un bâtiment compact, et non comme le veulent les ennemis du Rif. »
Bien qu’il n’annonce pas son départ du mouvement, il dit qu’il laisse « l’espace libre pour d’autres qui peuvent réussir là où j’ai échoué ».
Zafzafi a connu une ascension inattendue en 2017, devenant grâce à ses talents d’orateur le leader incontesté d’un mouvement sans structures claires, et a maintenu son leadership même à l’intérieur de la prison, mais le Hirak se désintégrait avec la politique de grâces mise en œuvre par le roi Mohammed VI du Maroc en différentes phases.
Sa lutte incessante à l’intérieur de la prison et sa rigidité politique – qui s’est traduite par plusieurs grèves de la faim – lui ont apporté une certaine notoriété et lui ont permis d’être nommé pour le prix Sakharov des droits de l’homme décerné par le Parlement européen.
Les militants du Hirak qui ont été graciés ont choisi dans certains cas la voie de l’exil et dans d’autres l’abandon de toute activité politique, et seule une partie de la direction du mouvement est restée en prison, une vingtaine de militants au total. EFE
Swissinfo, 22 avr 2021
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