Algérie / Législatives du 12 juin : Les inconnues d’un scrutin

C’est donc aujourd’hui à minuit, que sera clôturée l’opération de dépôt des listes électorales au niveau de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

Si tous les partis politiques qui ont un poids certain sur l’échiquier sont parvenus à souscrire à toutes les conditions requises par la loi électorale, il en est autrement des autres formations politiques, qui ont eu moult difficultés à collecter les signatures des citoyens. C’est pratiquement la même chose pour les listes indépendantes. Il faut dire que l’écueil des signatures était loin d’être une sinécure. Car, 25.000 signatures dans au moins 23 wilayas est un écueil de taille qui est loin d’être à la porte de n’importe quel parti politique, comme c’est aussi le cas pour les 100 signatures exigées aux listes indépendantes pour chaque siège. Mais cela n’a pas empêché certaines listes issues de la société civile, de se frayer un chemin et d’être présentent dans plusieurs wilayas du pays. Mais, il est d’ores et déjà certain que, la prochaine élection législative anticipée du 12 juin ne sera pas comme celles qui l’ont précédée.

En ce sens qu’elle est déjà marquée par plusieurs particularités. En effet, le changement de mode électoral est pour beaucoup dans cette donne. « La liste ouverte » au lieu de « la liste fermée avec une tète de liste » a chamboulé tous les calculs des partis politiques qui ont du changer leur perception et leur tactique. Il en est aussi du non éligibilité de tous ceux qui ont fait deux mandats à l’APN. La conséquence directe a été sans conteste l’émergence de novelles têtes au sein des formations politiques au détriment de certains « barons » qui ont dominé le champ politique durant longtemps. Il est dés lors évident que la prochaine APN sera exclusivement dominée par de nouvelles figures qui seront notamment issues du mouvement associatif. Ce dernier étant appelé à jouer un grand rôle dans la prochaine phase politique, et ce comme espéré par les tenants du pouvoir qui l’ont vivement exprimé à plusieurs reprises.

Ce sont peut être toutes ces nouveautés, qui sont à l’origine du changement au sein des partis politiques et, notamment, sur le plan de la communication. En effet, de nombreux observateurs ont relevé que très peu de noms de candidats a filtré dans la presse nationale. Cela contraste avec le passé ou les luttes entre les différents candidatas débordaient généralement le stricte cadre partisan ce qui ne manquait pas de faire le bonheur de la presse nationale qui fourmillait d’informations sur les noms de candidats. Cela a incontestablement changé et les poids lourds de la scène nationale, à l’exemple du FLN, du RND ou du MSP, s’en trouvent obligés d’étre réservés sur les noms de leurs candidatas en général et de leurs listes électorales en particulier. Pour certains, l’empreinte des « Arouch » n’est pas loin.

Par : KAMEL HAMED

Le Midi Libre, 22 avr 2021

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