par Abdelkrim Zerzouri
L’Algérien devrait-il vivre tous ces tristes évènements qui surviennent régulièrement durant le mois sacré du Ramadhan, notamment la flambée des prix et la hausse des accidents meurtriers de la circulation, comme une fatalité ?
Sans chercher immédiatement ou hâtivement, les causes profondes de ce qui ressemble à une malédiction, le constat confirme un éternel recommencement des mêmes bilans macabres sur les routes et des mêmes pratiques commerciales spéculatives et véreuses. Ainsi que les mêmes assurances des responsables à la tête des secteurs, directement concernés par la poussée de fièvre sur les marchés et l’hécatombe sur les routes. Avec en face un citoyen comme livré pieds et poings liés à la fatalité.
La campagne de sensibilisation engagée par les services de Sécurité pendant le mois de Ramadhan, visant à réduire les accidents de la circulation et à sensibiliser le citoyen quant à l’importance du respect du code de la route, aura été, comme par le passé, vaine. Cette campagne, qui a été lancée à travers toutes les wilayas du pays, sous le thème « Ramadhan sans accidents de la route », et qui se poursuivra jusqu’à l’Aid El Fitr, n’a pas atteint son objectif, en l’occurrence amener les conducteurs à plus de sagesse au volant.
Pas moins de 25 personnes ont été tuées et 1.322 autres blessées dans des accidents de la route survenus dans plusieurs régions du pays durant la première semaine du Ramadhan, soit du 11 au 17 avril, indique un bilan de la Protection civile. Et, il reste encore trois semaines à vivre avec cette menace d’hécatombe sur les routes. On connaît les causes, mais on ne sait pas comment y remédier. Ni les lois coercitives ni la sensibilisation ne sont venues à bout de cette catastrophe qui endeuille les familles, et devant laquelle on reste désarmé. La faute à qui ? A une nature humaine mal éduquée, à des comportements chaotiques, à un mal inné et des routes non carrossables, dangereuses, pour cause de non respect des normes de sécurité.
Le changement est possible quand chacun respectera la loi, le code de la route, la vie, sans pression extérieure. La situation est similaire dans les marchés. Le Ramadhan est devenu, malheureusement, synonyme de corruption des âmes. Les hausses vertigineuses des prix qui ont touché la plupart des produits, en cette première semaine du mois de Ramadhan, rappellent également un remake sans fin de l’histoire. Certains produits de consommation, notamment les légumes et les viandes blanches, ont enregistré des augmentations oscillant entre 60% et 80 % ! La faute à qui? A nos semblables.
Sur les marchés, il n’y a pas place pour la pitié. C’est à qui peut le plus saigner l’autre, en attendant que le Ramadhan passe, du moins sa première semaine, comme chacun le sait, pour revenir à la norme relative des prix. Le mal n’est pas à chercher trop loin. Pourquoi en vouloir à X ou Y quand on ne fait rien pour se changer, soi-même ? La fatalité n’est fatalité que quand on l’accepte comme telle.
Le Quotidien d’Oran, 22 avr 2021
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