Scoop : La cyber-entreprise israélienne NSO négocie avec les services de renseignement jordaniens

La société israélienne de cyberespionnage NSO a négocié ces derniers mois avec le gouvernement jordanien un accord portant sur la vente d’une nouvelle technologie d’espionnage, selon deux sources informées de la question.

Pourquoi cela est important : Les services de renseignement jordaniens surveillent les groupes terroristes, mais aussi les activistes de l’opposition et les critiques intérieures du roi Abdullah II.

L’essentiel de l’information : Selon les sources, les négociations entre NSO et le gouvernement jordanien ont commencé à la fin de l’année dernière, et une délégation de cadres supérieurs et d’experts en technologie de la société s’est rendue à Amman.

Ils ont fait une présentation aux fonctionnaires jordaniens, y compris ceux de la Direction générale des renseignements, et ont démontré les capacités de la nouvelle technologie.

Selon une source, la technologie concernait de nouveaux logiciels espions pour la collecte de renseignements et d’autres technologies pour surveiller les services de messagerie.

Une source a déclaré qu’un contrat avait été signé, mais une deuxième a dit qu’il n’était pas clair si l’accord avait été finalisé.

Un porte-parole de l’ONS m’a dit : « En vertu d’une politique de longue date, nous ne faisons pas de commentaires sur nos contacts avec les États. Ce qui précède n’est pas considéré comme une confirmation des faits allégués. »

Le tableau d’ensemble : Les négociations ont eu lieu dans les mois qui ont précédé la dernière crise intérieure du royaume, au cours de laquelle l’ancien prince héritier Hamzah bin Hussein a été placé en résidence surveillée pour une tentative de coup d’État présumée.

Les services de sécurité jordaniens ont surveillé ses communications pendant des mois et auraient espionné ses réunions avec des chefs tribaux.

Flashback : Selon des rapports de presse, NSO a fait des affaires avec le gouvernement jordanien dans le passé. Haaretz a rapporté l’année dernière que NSO utilise le nom de code « Jaguar » pour la Jordanie dans des documents internes.

Il convient de noter que NSO a fait l’objet de critiques sévères ces dernières années en raison de l’utilisation de son logiciel espion Pegasus par plusieurs clients dans le monde pour surveiller des militants des droits de l’homme, des figures de l’opposition, des journalistes et des rivaux politiques.

En octobre 2019, Facebook a poursuivi NSO pour l’utilisation présumée de Pegasus pour pirater 1 400 comptes WhatsApp, dont ceux de 100 militants des droits de l’homme et journalistes. NSO rejette ces allégations.
Le Guardian a rapporté le mois dernier que le ministère de la Justice avait renouvelé une enquête impliquant NSO.

AXIOS, 21 avr 2021

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