par Nawal Imès
Les revendications sociales s’étendent à de nombreuses catégories socioprofessionnelles. La colère monte dans plusieurs secteurs. Alors que les retombées de la grève des travailleurs de la Poste se font encore ressentir, les secteurs de l’éducation et de la santé s’apprêtent eux aussi à connaître des mouvements de protestation. Les corps communs de l’éducation et les sages-femmes débrayeront la semaine prochaine. Des agents de la Protection civile ont organisé des sit-in à l’est du pays. Ils ont en commun des revendications d’ordre salarial dans un contexte inflationniste rarement égalé.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Contestations tous azimuts dans les jours à venir. Le ton a été donné par les travailleurs de la Poste. Avant eux, les syndicats de la santé et ceux de l’éducation avaient donné le la : le front social est en effervescence. Les revendications salariales refont surface, dans un contexte marqué par une inflation galopante et une hausse généralisée des prix que rien ne semble pouvoir freiner.
Les travailleurs de la Poste se sont fait entendre en paralysant les bureaux de poste la semaine dernière. Hier encore, les conséquences de cette grève étaient toujours visibles au niveau des bureaux de poste où d’interminables queues continuaient à se former.
Hier, des agents de la Protection civile ont observé des sit-in à l’est du pays, revendiquant de meilleures conditions de travail, mais également une révision à la hausse de leurs salaires. Pas de répit pour les jours à venir. Plusieurs mouvements de protestation sont prévus.
Le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale (Snccopen), annonce une grève nationale les 25 et 26 avril 2021, suivie d’un sit-in le 26 avril devant les sièges des Directions de l’éducation à travers le territoire national. Une plateforme de revendications incluant le « relèvement immédiat des salaires », mais également le versement des primes pédagogiques et de documentation des laborantins, avec effet rétroactif, depuis 2012.
Le secteur n’en a pas fini avec les contestations puisque le conseil des directeurs des lycées annonce son intention de boycotter l’ensemble des opérations marquant la fin de l’année à l’image de la vente des livres, le boycott du processus de réquisition pour les examens nationaux, et l’ensemble des opérations y afférentes. Ils se disent mécontents de la non-concrétisation des promesses faites par la tutelle, notamment en ce qui concerne le régime indemnitaire et le statut particulier.
Dans le secteur de la santé, ce sont les sages-femmes qui annoncent à travers leur syndicat, sous l’égide de l’UGTA, leur intention de débrayer les 26 et 27 avril. En plus des revendications spécifiques à leur profession, notamment celles relatives à une meilleure protection des sages-femmes et à la révision de la nomenclature des actes qu’elles sont autorisées à effectuer, les sages-femmes revendiquent une révision du barème des primes, et exigent que leur profession soit reconnue comme pénible.
En dépit des spécificités de chaque corps de métier, ces mouvements ont en commun, des revendications salariales auxquelles les premiers responsables des secteurs concernés ne trouvent aucune réponse.
La Confédération des syndicats algériens (CSA), regroupant des syndicats autonomes de plusieurs secteurs, avait, au cours de cette semaine, organisé une journée d’étude autour du pouvoir d’achat et estimé que cette problématique nécessitait une grande mobilisation syndicale.
Il n’est pas exclu que dans le cadre de ladite confédération, des actions de protestation soient programmées, signe d’une rupture définitive de la relative trêve imposée par la crise sanitaire.
N. I.
Le Soir d’Algérie, 21 avr 2021
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