Prévue de longue date, l’opération Barkhane avait choisi depuis longtemps de faire du Tibesti son poste avancé.
Si son dévolu s’est jeté sur la petite ville de Wour, il faudrait un endroit avec une piste d’aviation, et les choix étaient partagés entre la ville de Bardai et plus loin Tanoa. Et c’est à cette période où les bruits de bottes se font sentir à l’extrême nord du pays, que les éléments de cette force transhument sur la partie nord au gré des différents groupes rebelles qui menacent le pouvoir Déby de l’attaquer.
Selon plusieurs sources, la France, principale alliée de la dictature d’Idriss Déby au Tchad n’interviendra pas comme ce qu’elle avait fait sur les éléments de l’UFR, mais elle ne dérogera pas aux prises d’information (renseignements) pour informer l’état-major d’Idriss Déby et CO (centre d’opération) installé au palais rose. Au-delà des renseignements, un détachement au sein de barkhane serait dédié à soutenir les fantassins tchadiens qui monteraient au front face à tout ennemi. Donc la France sera présente d’une autre façon dans un conflit tchado-tchadien, loin de tout œil accusateur à moins qu’un soldat puisse faire une image et compromettre cette présence illicite. Le risque de collision dans les affaires tchado-tchadiennes se dessine.
De l’autre côté de la frontière, les choses se font attendre. Tout espoir est porté sur les forces du FACT qui promettent de marcher avant les élections du 11 avril 2021. Les messages sont nombreux sur les réseaux sociaux, et même la majorité des Tchadiens qui entendent manifester pour contester dans la rue le pouvoir d’Idriss Déby commencent par se dire qu’il serait mieux que les politico-militaires bougent.
La coalition des rebelles qui s’est regroupée sur une seule plateforme n’est pas du reste. Celle-ci a ses hommes armés sur le sol tchadien, et demeure la bienvenue dans une région qui lui est propice. La majorité des populations du nord du pays est acquise à cette rébellion à l’image du comité d’autodéfense de Miski. La nouvelle plateforme qui se construit en exil (CNC) semble être une aile politique pour ce coalition rebelle parce que plusieurs de groupe dans le CNC demeurent aussi au sein de ladite coalition.
Il ne faut pas oublier les cellules dormantes. Plusieurs combattants sous parapluie politico-militaire mais demeurent à leur compte dans les affaires en attendant. D’autres ont regagné leurs familles au nord (Faya-Fada-Bardaï, Kalaït) n’ont pas rendus leurs armes et attendent le moindre coup pour s’identifier.
Il faut noter que le pouvoir MPS est impopulaire au Tchad en dehors de ses militants qui ergotent à foison, mais critiquent en aparté. Tous ceux-là sont intéressés par l’appât du gain, assez souvent des marionnettes hermaphrodites promptes à toutes les situations pourvues que le gosier soit plein.
À côté une majorité des Tchadiens attend un changement, face à un homme qui a peur de laisser le pouvoir après 30 ans d’exercice négatif, une peur par devoir d’effet boomerang, très conscient des crimes politiques et économiques envers un peuple qui lui a tout donné.
La caste des ingrats.
Tchadanthropus-tribune, 7 avr 2021
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