Le président tchadien, Idriss Deby, a remporté un sixième mandat, selon les résultats provisoires des élections de lundi, alors que l’armée a déclaré avoir repoussé une colonne d’insurgés qui avançaient vers la capitale, N’Djamena.
M. Deby, 68 ans, arrivé au pouvoir lors d’une rébellion en 1990, a obtenu 79,3 % des voix lors des élections du 11 avril, qui ont été boycottées par les principaux dirigeants de l’opposition.
On s’attendait à ce qu’il prononce un discours de victoire devant ses partisans, mais son directeur de campagne, Mahamat Zen Bada, a déclaré qu’il était plutôt parti rendre visite aux soldats tchadiens sur les lignes de front.
» Le candidat aurait aimé être ici pour faire la fête… mais pour l’instant, il est aux côtés de nos vaillantes forces de défense et de sécurité pour combattre les terroristes qui menacent notre territoire « , a déclaré Zen Bada aux journalistes.
Le groupe rebelle Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), qui est basé de l’autre côté de la frontière nord avec la Libye, a attaqué un poste frontière le jour du scrutin, puis a progressé de plusieurs centaines de kilomètres vers le sud.
Mais elle a subi un revers au cours du week-end. Le porte-parole militaire du Tchad, Azem Bermendao Agouna, a déclaré à Reuters que les troupes de l’armée avaient tué plus de 300 insurgés et en avaient capturé 150 samedi dans la province de Kanem, à environ 300 km de N’Djamena.
Cinq soldats gouvernementaux ont été tués et 36 ont été blessés, a-t-il ajouté.
FACT a déclaré dans un communiqué qu’une « erreur » samedi avait « ralenti un peu la marche victorieuse … vers N’Djamena » mais que les rebelles avaient mis l’armée en déroute dans les combats de dimanche et lundi, tuant, blessant et capturant des centaines de soldats.
Reuters n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante le nombre de victimes.
La télévision d’État tchadienne a montré dimanche des images d’une foule de soldats applaudissant à côté de ce que la télévision d’État a déclaré être des dizaines de combattants rebelles capturés, assis avec les mains attachées derrière le dos.
Les troubles ont suscité l’inquiétude des pays occidentaux, qui considéraient Deby comme un allié dans la lutte contre les groupes extrémistes islamistes, notamment Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans le Sahel.
M. Deby, qui est depuis longtemps confronté à des insurrections dans le nord du pays, doit également faire face à un mécontentement croissant de la population concernant sa gestion de la richesse pétrolière du Tchad et la répression des opposants.
Les États-Unis ont ordonné à tout le personnel non essentiel de leur ambassade de quitter le pays samedi. Le gouvernement britannique avait exhorté ses citoyens à quitter le pays la veille.
Reuters, 20 avr 2021
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