France-Algérie : ce que Macron (re)dit des mémoires

DÉCLARATIONS. Malgré « quelques résistances », la volonté de réconciliation des mémoires entre Français et Algériens est « très largement partagée », a-t-il dit au « Figaro ».

ans un entretien au Figaro dimanche, le président français Emmanuel Macron a abordé la question des relations entre la France et l’Algérie, et notamment celle des mémoires. Pour lui, « la volonté de réconciliation des mémoires entre Français et Algériens est très largement partagée, malgré quelques résistances ». Et de poursuivre que cette volonté rejoint celle du président algérien Abdelmadjid Tebboune qui « doit compter avec quelques résistances… ». Cité par l’AFP, il a qualifié d’« inacceptable » la déclaration du ministre algérien du Travail, Hachemi Djaaboub, selon lequel la France était « l’ennemi traditionnel et éternel » des Algériens. Y a-t-il un lien avec le nouveau coup de froid après le report sine die d’un déplacement, prévu dimanche dernier, du Premier ministre français Jean Castex à Alger ?

La question des mémoires à réconcilier

À l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie intervenue en 1962, Emmanuel Macron a pourtant engagé ces derniers mois une série d’« actes symboliques » afin de tenter de « réconcilier les mémoires ». Un rapport dédié, remis en janvier par l’historien Benjamin Stora, comporte plusieurs propositions allant dans ce sens. Il a toutefois été très fraîchement accueilli à Alger. « Ne vous y trompez pas, derrière le sujet franco-algérien il y a d’abord un sujet franco-français », a affirmé Emmanuel Macron au Figaro. « Au fond, nous n’avons pas réconcilié les mémoires fracturées ni construit un discours national homogène […] La mémoire fracturée, c’est celle des pieds-noirs, celle des harkis, celle des appelés du contingent, celle des militaires français, celle des Algériens venus ensuite en France, celle des enfants de cette migration, celle des binationaux… » a-t-il précisé, avant de conclure : « Je ne suis ni dans la repentance ni dans le déni. Je crois dans une politique de la reconnaissance qui rend notre nation plus forte. »

Le Point Afrique, 19 avr 2021

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